dimanche 1 mars 2015

LA DEMANDE D'ASILE THÉOCRATIQUE


L'imam Hamza Chaoui a vraiment manqué de pot. Le 31 janvier dernier, on lui reprochait son enseignement radical qui dénigre la démocratie. On le blâme pour ses propos jugés homophobes, sa conviction que les femmes ont besoin d’un tuteur et que les hommes doivent porter la barbe. Pour ne rien arranger, on nous apprenait que le centre qu’il était en train d’aménager n’avait pas fait de demande de certificat d'occupation.

Entre vous et moi, le malheur du prêcheur, c’est d’être né dans la mauvaise religion. Je vous jure que si la cigogne l’avait plutôt déposé dans le giron des ultraorthodoxes d’Outremont ou de Boisbriand, Chaoui serait aujourd’hui en business.

Si j’étais lui, je courrais cogner à la porte d’Alex Werzberger, le vieux pope de la communauté intégriste hassidique, et lui demanderais l'asile théocratique. Si Lise Ravary a réussi à intégrer le clan ultraorthodoxe, je ne vois pas sur quelle base la gang à Alex pourrait refuser ça à Hamza.



L'imam Hamza Chaoui
Le prédicateur d’Hochelaga-Maisonneuve a vraiment tout ce qu’il faut. Il est déjà circoncis, ressemble à Barbu belles boucles, bouffe religieux et ne blaire pas les homosexuels.

En ce qui a trait au «sexe faible», Chaoui et les sectes hassidiques couchent pratiquement dans le même lit.

La loi de la pudeur et de la modestie règne dans les deux camps. Il est obscène de montrer ses cheveux, indécent de regarder un homme dans les yeux, licencieux de lui donner la main. Il est même conseillé de changer de trottoir! 

Dans l’ultraorthodoxie juive, les femmes ne sont pas assez bonnes pour témoigner devant un tribunal rabbinique! Aux yeux de la loi islamique, elles valent la moitié d’un homme en matière successorale.

Mais si vous voulez en prendre plein la gueule, Mesdames,
visionnez donc Les blondes, armes de destruction massive.
Le prédicateur juif Rav Ron Chaya

Depuis la yéchiva de Yéchout Yossef où il produit des centaines de cours sur vidéo, le prédicateur juif Rav Ron Chaya soutient que les bombes blondes, surtout quand elles dénouent un ou deux boutons de leur corsage, parviennent à pervertir les hommes juifs jusqu’à provoquer des mariages mixtes. Aux yeux de cet ancien tankiste de l’armée de Tsahal, les Fatima, Christine, Tatiana et Natasha impures auraient fait trois fois plus de victimes que la… Shoah!

Évidemment, pour tous ces intégristes, les études supérieures ne sont que pure perte de temps pour les filles. À quoi bon les éduquer, puisqu’on les destine à la procréation? Vive les mariages arrangés! À Outremont, Myrian Beaudoin, l’auteure du roman Hadassa, raconte que dès 12 ans, les jeunes filles hassidiques se préparent pour le mariage en acquérant «toutes ces facultés féminines de bonnes femmes de la maison».

Ces prédicateurs se ressemblent jusque dans leurs rituels scatonévrotiques. Le 5 février dernier, Infoman montrait ce bon imam Chaoui expliquant dans le menu détail comment faire pipi-caca en respectant scrupuleusement la Charia. Croyez-le où non, en cette matière, Rav Ron Chaya n’est pas en reste. Je l’ai vu et entendu tenir sur YouTube un discours tout aussi relevé sur la façon d’aller aux chiottes.

Tout ça pour dire que ce n’est pas pour rien que Thomas Mulcair courtise avec le même enthousiasme les fanatiques juifs et musulmans. Ils sont des jumeaux quasi identiques. On pourrait pratiquement parler de monothéistes monozygotes!

Ils sont si près... et pourtant. Pourtant, ils ne jouissent manifestement pas du même traitement.


À Montréal, on prendrait le prétexte que Chaoui n’avait pas fait de demande de certificat d'occupation pour lui barrer la route. Depuis quand ne pas avoir de permis d’occupation a-t-il eu un semblable effet négatif pour ses frères hassidiques? Prenez l’ancien restaurant La Grand-Mère Poule, sur l’avenue Bernard.

Le 5 août 2010, j'avais guidé le chef de Projet Montréal et six membres de sa suite pour une visite guidée de ce lieu de déchéance. 


En marchant dans la ruelle, toute la délégation de Projet Montréal avait pu surprendre des hommes et des enfants de la secte hassidique en train de cuisiner à l'intérieur de l'ancien restaurant alors qu'aucun certificat d'occupation n'avait été demandé, ni délivré. Cela faisait pourtant plus que deux ans que l’édifice placardé de papier Kraft servait de dortoir clandestin, d’école clandestine et de synagogue. La saga s’est continuée au fil des ans.

Cliquer sur la photo ci-dessous pour être témoins de l'approche méprisante des leaders hassidiques dans ce dossier.

L'ex Grand-Mère Poule, le 12 février 2010.
Aujourd’hui, près de huit ans plus tard, les travaux ne sont toujours pas terminés.

Les prêches théocratiques, la dépréciation des femmes et la sainte horreur des homosexuels ou de la démocratie n’ont  aucune conséquence sur les propriétaires ou les occupants de ces immeubles, pas plus d’ailleurs que les entourloupettes, les jeux de cache-cache, les tracasseries, l’absence ou les accrocs aux permis, le manque de respect et d’égard envers les citoyens et des commerçants du quartier.

Tiens! Dans un autre cas de figure, demandez donc au maire Luc Ferrandez s'il n'a jamais eu l'intention de sévir contre la synagogue du 5253 Hutchison qui a obtenu un permis sous de fausses représentations pour transformer le logement locatif du 2e étage en salle de cours talmudiques.

Rosenberg donnant des ordres sans permis
Je lui ai récemment demandé de faire appliquer le règlement bafoué. Pensez donc. Ferrandez n'a jamais eu l'intention de toucher à cette patate chaude. D'autant moins que ce lieu de culte appartient à la famille de Michael Rosenberg, une grosse légume de la communauté hassidique. Le maire du Plateau m'a plutôt gentiment suggéré de m'adresser à la ville centre. 

En revanche, à Terrebonne, le porte-parole de cette municipalité de la banlieue nord de Montréal n'a pas mis les mêmes gants blancs que les élus du Plateau à l'encontre de la mosquée de l'Association Estime Rive-Nord. Considérant que les responsables de la mosquée ont fourni «une déclaration mensongère» lors de l'émission du permis d'occupation, Terrebonne a forcé la fermeture des lieux. C'est vrai que, contrairement au chef intérimaire de Projet Montréal, le maire de Terrebonne n'a pas à se soucier du vote des intégristes pour se faire élire.

Deux poids, deux mesures? Ça en a tout l'air. Et à ceux qui voudront objecter que les leaders hassidiques ne sont pas des terroristes, je laisserai le mot de la fin à Salman bin Hamad Al-Khalifa, le prince héritier du Royaume de Bahreïn qui s'est récemment exprimé dans La Presse : 

«Nous ne sommes pas tant en guerre contre des terroristes que contre des théocrates. J'utilise le terme “théocrate” parce que la lutte actuelle ne concerne pas plus l'islam qu'elle ne concerne le christianisme, le judaïsme, le bouddhisme ou toute autre religion. C'est une guerre contre ceux qui s'approprient la religion pour arriver à leurs fins...» 

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