samedi 22 octobre 2011

THE FIDDLER ON THE ROOF

Ces dernières années, une forêt d'antennes de télécommunication a surgi sur le territoire montréalais. Devant une telle prolifération anarchique dans les milieux résidentiels, près des écoles, sur les églises et ailleurs sur le domaine public et privé, de plus en plus de voix se sont élevées. L'esthétisme, l'impact sur le paysage, la sécurité et les risques potentiels des ondes émises par de telles antennes sont au cœur du questionnement.

En 2010, le conseil municipal de la Ville de Montréal a adopté une résolution demandant la formation d'un comité chargé de proposer des balises pour encadrer l’installation d’antennes sur le territoire de la métropole.

Le 2 septembre 2011, l’Office de consultation publique de Montréal lançait donc une consultation publique qui devrait conduire à l'adoption d'une réglementation pour l'ensemble du territoire montréalais. C'est jeudi dernier qu'a eu lieu la dernière séance d'audition des mémoires. L’Office doit désormais digérer tout ce qu'elle a entendu et lu sur la question pour pouvoir, en fin de compte, soumettre un projet de loi.

À Outremont, en attendant l'adoption d'une réglementation, seules les autorités de l'arrondissement peuvent octroyer un permis autorisant l'installation de ces antennes-relais sur un immeuble. Sans ce permis, il est strictement interdit d'en ériger.

Cela aurait été rassurant si
les citoyens d'Outremont n'avaient appris que de telles antennes de télécommunications trônaient illégalement au-dessus d'un immeuble de la rue Bernard qui appartient à Michael Rosenberg. Un édifice qui, de surcroît, abrite une résidence pour personnes âgées.

C'est lors de la période de questions de l'assemblée publique du conseil d'arrondissement du 6 septembre dernier que le chat est sorti du sac.

Interpellée par une résidente qui s'est plainte de l'apparition d'antennes de télécommunication au cours du mois de juillet sur le toit de l'édifice du 1290, rue Bernard, la mairesse Cinq-Mars a refilé la patate chaude à son directeur intérimaire. Au micro, Pierre A. Chapuis a dû avouer que ces antennes avaient été installées illégalement sur le toit de l’immeuble Remax. Il a toutefois semblé tout fier d'ajouter que le propriétaire de l'immeuble avait reçu deux constats d'infraction pour avoir fait exécuter ces travaux sans permis.

Lorsque la citoyenne a demandé à Chapuis s'il comptait faire déboulonner ces antennes illégales, l'intérimaire directeur a montré de quel bois il se chauffait:
«L’arrondissement attend que le propriétaire agisse en conséquence».

Aussi bien dire que Michael Rosenberg, devenu en quelque sorte une espèce de fiddler on the roof, considérera que ces quelques contraventions seront le prix à payer pour obtenir le droit inaliénable d'enfreindre un autre règlement.

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