mardi 23 novembre 2010

LA CHUTE DES TITANS?

Hier matin, pour une troisième fois en autant de mois, j’étais assigné à la Cour du Québec. Suis-je donc un vilain criminel? Un délinquant récidiviste? Un ennemi public à qui il faut passer la camisole de force? Woe! Les moteurs. On respire par le nez, s’il vous plait!

Je comprends que lorsque vous avez lu votre journal en buvant votre café, ce matin, vous ayez pu vous dire « Hey, chérie, viens voir ça. T’sé Lacerte, le gars qui reste sur Hutchison, y’é accusé de harcèlement au criminel. Sak! Y’é-tu tombé s’a tête? »

Moi aussi, si je lisais :
«Bien qu'il fasse l'objet d'une poursuite civile et d'une plainte criminelle, Pierre Lacerte continue de photographier le leader de la communauté hassidique montréalaise, Michael Rosenberg, et son fils Martin, lorsque ces derniers vont prier dans une synagogue d'Outremont», je ne pourrais pas faire autrement que de me poser des questions sur mon comportement ou sur ma santé mentale. Sauf que...

Sauf que cette fameuse plainte criminelle qu’avait portée M. Rosenberg contre moi, le procureur de la Couronne ne l'a jamais acceptée. Il l’a rejetée il y a déjà très très longtemps. Si bien qu’au moment où vous lisez ces lignes, je ne suis sous le coup d’aucune plainte ou accusation criminelle.

Qui d’entre vous l’aura compris en lisant l’article publié dans le journal, ce matin? Personne. Et je tiens à vous rassurer tout de suite, ce n’est pas parce que vous êtes niaiseux que vous n’avez pas compris. La phrase est conjuguée au subjonctif présent, ce qui signifie que selon le journal, la plainte criminelle est toujours active et que je pourrais encore être accusé de harcèlement. Or c’est faux! Archi faux! Totalement faux! Si j'affronte toujours les Rosenberg devant les tribunaux, c'est simplement parce que le juge de la Cour du Québec doit déterminer si, par mesure préventive, il y a lieu ou non d'émettre une ordonnance de garder la paix.


Vous remarquerez aussi que les allégations les plus préjudiciables que M. Rosenberg fait sur mon compte sont présentées sans guillemets, comme s’il s’agissait de faits établis. Ainsi, je le prendrais en photo quand il va prier dans une synagogue d’Outremont, c'est-à-dire deux fois par jour, sauf le dimanche. Avouez que dit comme ça, j’ai l’air d’un bel écœurant qui s’en prend à un pieux homme simplement parce qu’il va se recueillir au temple.

Dans le journal, on ne dit pas non plus Prétendant craindre pour sa sécurité et celle de sa famille, mais bien Craignant pour sa sécurité... et celle de sa famille, Michael Rosenberg... s'est tourné vers les tribunaux pour empêcher Pierre Lacerte de l'approcher. On se garde bien de rajouter que durant toute la journée, hier, mes témoins et moi avons prétendu tout le contraire, soit que c’est M. Rosenberg et son fils qui ont eu l’audace de venir m’intimider chez moi, à ma propre résidence (cliquer ICI et ICI). Un détail négligeable, bien sûr.

Pas de guillemets non plus quand le président de l’empire Rosdev me qualifie de raciste. En revanche, lorsque je dis, preuves à l’appui, que le puissant dirigeant de la secte hassidique et son fils commettent des actes illégaux ou procèdent à des travaux illégaux pas seulement dans cette synagogue qui se trouve pile-poil devant chez moi, les guillemets sont utilisés comme des gilets pare-balles. Tout le monde sait que c’est beaucoup plus grave pour un journal de se faire poursuivre pour avoir parlé de travaux illégaux que pour avoir traité quelqu’un de raciste et d’antisémite, n’est-ce pas?

Bref, faut faire avec, semble-t-il. De toute façon, ce qui importe, à la fin, c’est que vous sachiez que je ne suis pas un criminel, que je ne suis accusé d’aucun crime, quel qu’il soit et que ce que je place sur ce blogue est documenté, véridique et vérifiable. Écoutez l'entrevue que j'ai accordée à Benoît (alias Robert!) Dutrizac cet après-midi à son émission La puissance des mots.

Et si, un jour, on devait m’accuser de quelque chose, ce serait d’avoir utilisé mon droit à la liberté d’expression et à m’indigner devant le laxisme dont font preuve les autorités gouvernementales à l’égard des synagogues et des écoles illégales, des autobus clandestins, de l’annulation de constats d'infraction, de travaux illégaux et de non-respect des permis de construction. C’est sans parler, bien sûr, de l’intimidation, des menaces et du vandalisme dont sont victimes des citoyens et citoyennes qui dénoncent les abus et qui revendiquent leurs droits de façon légale et légitime.

En attendant que la Cour du Québec tranche, à savoir qui, de M. Rosenberg ou de moi, a des raisons légitimes de craindre l’autre, je ne peux vous cacher comment mon subconscient imagine l’issue de cette saga judiciaire. Voici ce que le capteur de rêves installé au-dessus de mon lit a attrapé dans son filet la nuit dernière.

 
Cliquer ICI pour voir l'interprétation du tableau La chute des Titans, de Cornelis Cornelisz van Haarlem.

P.-S.: Lors de son témoignage à la Cour du Québec, Michael Rosenberg a donné sa définition d'un antisémite: «Dans le dictionnaire, dit-il, c'est le fait de s'en prendre à une personne juive».

OUPS! Est-ce à dire qu'un homme comme Sydney Pfeiffer, ex-conseiller municipal dans Outremont, n'aurait pas dû être condamné pour une fraude de 1,25 M$ parce qu'il est juif ultraorthodoxe?

Ciel alors! Allons vite aviser le juge qui l'a trouvé coupable. Il faudrait qu'il détricote son jugement avant de se faire traiter d'antisémite.


3 commentaires:

Mariclaude Ouimet a dit…

Caroline Touzin est jeune et inexpérimentée. Par contre, je suis certaine qu'un '' senior '' de la Presse est passé derrière elle , question d'apposer les ''guillemets '' dans vos affirmations, omettant ''invontairement'' d'en faire autant pour les affirmations de M. Rosenberg !

Ceci dit, M.Lacerte, permettez-moi de me répéter (un des derniers plaisirs connus quand on vieillit !): vous avez encore et plus que toujours ma profonde admiration !

Je pense personnellement que nous sommes très forts pour gueuler dans une cuisine, à circuit fermé, mais gueuler haut et fort sur la place publique, comme vous le faites.......on n'est pas fort !

Il est très rare de rencontrer (permettez-moi l'expression)un citoyen qui a des couilles !

Parlant de couilles, en avez-vous de trop ? Question d'en passer une couple de paires à nos élus d'Union Montréal qui ont l'air de ne pas en avoir pantoutte ? !

Mariclaude Ouimet a dit…

Petite note pour nos élus qui (j'en suis certaine) consultent en cachette régulièrement ce site:

Avoir des couilles :(Vulgaire) ''Être courageux, ne pas avoir peur, faire face au danger ''.

Aujourd'hui, ma fille de 20 ans (qui est née et a toujours vécu à Outremont) et je tiens à préciser que je n'ai jamais mêlé ma fille à mes positions municipales, m'a dit: '' J'ai pas envie, dans 10 ans, de me retrouver dans un ghetto hassidique ''.

Personnellement, avant sa déclaration, je m'étais juré une chose: de mon vivant et dans la mesure de mes moyens, aucune autorité municipale en place n'aura le loisir d'aliéner Outremont à une minorité d'intégristes.

Ma position est claire, nette et précise (contrairement aux réponses que je reçois mensuellement au conseil)à ce sujet.

Tant et aussi longtemps que nos élus feront preuve d'une forme certaine d'accommodement électoral envers une minorité d'intégristes, je serai présente au conseil.Et ce en tant que citoyenne et en tant que mère qui veut léguer à sa fille un chez-soi et un avenir dans un quartier viable, équitable et convivial, exempt du 2 poids 2 mesures tel que vécus aujourd'hui.

Marie-Michelle Poisson a dit…

J'ai personnellement assisté au témoignage de M. Pierre Lacerte lundi au palais de justice de Montréal.
M. Lacerte est un citoyen qui a usé de tous les recours démocratiques pour exiger des autorités compétentes que les règlements municipaux soient respectés par ses voisins contrevenants. M. Lacerte devait donc nécessairement réunir les faits permettant de prouver que ses plaintes étaient fondées et c'est pourquoi il a réuni une quantité impressionnante de documents sur son blog.
Il va sans dire que les informations réunies dans ce blog déplaisent à ceux qui auraient voulu continuer d'enfreindre la loi en toute impunité. En consultant ce blog chacun pourra prendre connaissance des événements qui ont obligé M. Lacerte à intervenir auprès des autorités municipales pour faire valoir ses droits en tant que citoyen.
Pour ma part, j'ai l'intime conviction que M. Lacerte, comme tous les citoyens honnêtes de toutes les municipalités du Québec qui osent affronter de puissants promoteurs, se trouve aux prises avec un procès intenté contre lui uniquement pour l'intimider et l'empêcher tout simplement de questionner les nombreux passe-droits qui sont accordés par les autorités municipales à messieurs Michael et Martin Rosenberg. On appelle ce genre de procédure abusive une poursuite-bâillon ou SLAPP.
Je souhaite vivement que M. Lacerte sorte gagnant et que les enquêtes appropriées soient entreprises afin que lumière soit faite sur ce qui ne tourne pas rond dans l'administration des affaires publiques de l'arrondissement d'Outremont.
Les règlements municipaux de zonage, le code du bâtiment de de même que le code de la sécurité routière doivent être respectés par tous les citoyens quelles que soit leur religion. En ce sens, la rigueur avec laquelle M. Lacerte défend sa cause est exemplaire.
Je lève mon chapeau au courage et à la détermination de M. Lacerte et de tous les citoyens du Québec qui affrontent à leur corps défendant la corruption municipale. Car c'est de ça qu'il s'agit ici et de rien d'autre.
Oubliez la xénophobie, l'antisémitisme, la « peur de l'autre » ou le refus d'accommoder les religieux. Aucun comportement de M. Lacerte ne permet de penser que cet homme puisse être malveillant envers les Juifs en général. Faire écho à ce genre d'insinuation c'est joindre l'insulte à l'outrage que constitue déjà ce procès abusif engagé uniquement pour intimider un citoyen.