Hier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) disait craindre que les variants Delta et Omicron provoquent un tsunami d’infections. Et l’alerte ne vaut pas que pour les pays du bout du monde.
Au 19 décembre, sur les 33 administrations constituant l’Île de Montréal, Outremont arrivait au 4e rang pour le taux d’infection à la COVID-19. On y comptait 718 cas par 100 000 habitants. C’était 49% de plus que pour la moyenne montréalaise! Une bagatelle ou une bageltelle?
Confrontés à cette nouvelle vague, les hôpitaux réactivent fébrilement leurs unités COVID et les zones chaudes. Mais ils ne sont pas les seuls à s’inquiéter. Les écoles appréhendent, elles aussi, l’impact de la maladie sur leurs effectifs d’enseignants et leur personnel.
Au niveau du primaire et du secondaire, non seulement l’enseignement de la semaine du 3 janvier se fera-t-il à distance, mais on envisage maintenant de reporter le retour en classe jusqu’au 17 janvier. Une décision qui, vous en conviendrez, serait très très sage. Après tout, sur l’île de Montréal, au cours des 24 dernières heures, on rapporte 3 826 nouveaux cas d’infection. Et encore, cela ne représente qu’une partie des cas réels puisque dans le bilan officiel, cela ne tient pas compte du manque de places dans les centres de dépistage et du nombre de personnes s’étant testé à la maison.
Pourtant, à Outremont et dans le Mile-End, c’est געשעפט וויגעוויינטלעך, business as usual, comme on dit en yiddish. Chaque jour depuis le 20 décembre, pas moins d’une cinquantaine d’autobus jaunes continue de sillonner nos rues résidentielles comme si tout baignait, Madame la Rebbetzin! C’est vrai que certains gourous ultraorthodoxes soutiennent que Hashem (Dieu) protège ses ouailles du méchant virus laïque !
Aujourd’hui comme hier, non seulement les enfants et les ados hassidiques continuent-ils à se faire bourrer le crâne six jours par semaine, mais ils sont très nombreux à ne même pas porter le masque ou alors à le porter sous le menton. Dans leurs autobus, même les accompagnateurs peuvent se balader sans se soucier de s’accrocher ce bout de protection terrestre derrière les oreilles.
23 décembre 2021: une accompagnatrice d'écolières hassidiques ne porte aucune protection. Elle doit sûrement avoir été immunisée par son rabbin. |
Alors que les écoles, les bars, les cinémas, les gym, les salles de spectacles, les spas, les casinos sont fermés et que la capacité des restaurants est déjà réduite de moitié en attendant qu'on leur mette la clé dans la porte dans les prochaines heures, personne au gouvernement, ni même au sein de l’arrondissement ne semble s’en inquiéter.
Pourtant, il y a quelques mois à peine, les médias rapportaient que les cinq établissements scolaires affichant les pires taux de vaccination de la métropole appartenaient tous à des communautés ultra-orthodoxes d’Outremont et des arrondissements voisins. Le bonnet d’âne revenait à l’école communautaire Belz dont à peine 6,6% des élèves avaient vu la couleur d’une seringue alors que le taux moyen de vaccination des écoles de l’île était de 70,8%.
Puisque rien ne bouge, prenons les grands moyens. Appelez-moi Max. Et que ça saute!
Puisque rien ne bouge, prenons les grands moyens. Appelez-moi Max. Et que ça saute!
Comment ça, Max Lieberman est introuvable? Ben voyons. Le porte-parole hassidique le plus à cheval sur les principes sanitaires est disparu de la carte? Ne me dites pas qu'en plus de son maire, Projet Montréal Outremont a perdu le plus fier délinquant de son conseil exécutif. Hein? Même sa page Facebook s'est désintégrée dans le vide cybernétique? Ça parle au gripette!
Je fais le gars qui tombe des nues, mais c'est par fausse modestie. Le 2 mai 2021, j'en avais eu la prémonition. Je vous avais même mis la puce à l'oreille. Si, si, souvenez-vous. À la toute fin de ma chronique, j'anticipais que les huiles hassidiques finiraient par le condamner à un exil forcé à... Babylone ou à Brooklyn. Il faudra aviser les médias pour qu'ils ajoutent son nom au traditionnel reportage du 31 décembre sur les grands disparus de l'année.
N'allez surtout pas croire que je m'en réjouis. D'une part, je n'aurai pas eu la chance de lui faire mes adieux, mouchoir à la main. Mais surtout, surtout, je perds une bête de cirque sans pareil pour alimenter mon blogue. Ouain, l'exil est tough, hein mon Max. Mazel tough!
Bonne année quand même, les zamis.es!
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