vendredi 5 novembre 2021

LA LISTE DE VINCENT


Le 9 juin 2019, Caroline Braun lançait sur Facebook Décidons Outremont ensemble, une page qui allait lui servir de tremplin pour se lancer en politique municipale. Prenez-en ma parole, la fille de l’ex-mairesse Marie Cinq-Mars n’a pas fait les choses à moitié. 

Elle a mis en place rien de moins que le système Ceinture et bretelles. D’abord, elle se réservait le droit de trier ceux et celles qu’elle jugerait présentables pour être accueillis au sein de son fan-club sélect. Une fois acceptés dans son petit cocon ouateux (les Woke appellent ça un «Safe Space»), les privilégiés ont appris que certains sujets seraient tabou. Il faudra montrer patte blanche avant de s’exprimer, sans quoi, ce sera le bâillon.

Voulant surtout éviter de faire de la grosse pépène à des gens vulnérables qui pourraient avoir l’épiderme ultrasensible, «l’ardente défenderesse de la charte» a sondé les cœurs et a conclu qu’il fallait exclure des débats la question de la «cohabitation entre les différentes communautés». Tiens donc. Au sein de notre arrondissement, éprouverions-nous un problème de convivialité avec les Vietnamiens, les Portugais, les Italiens, les Grecs, les Canadians, les Haïtiens, les Afghans, les Maghrébins? Avec les Mongols, peut-être? Pas avec les infirmes, quand même? Fait-elle référence aux gais, aux bi, aux trans, aux queers? Je vous le demande.

Avez-vous déjà ressenti un tel vent mauvais, vous, envers toutes ces communautés? Vous aurez compris que jamais de la sainte vie la candidate de Denis Coderre n’aurait osé, même en pensée, faire référence aux hassidim. C’est drôle. Ça ne me serait pas venu en tête moi non plus de penser à cette communauté qu’une des membres du club Braun a appelée «l’éléphant dans la pièce».

N’écoutant que ses «valeurs profondes», Caroline Braun a édicté deux grands principes qui seront sacrés dans sa Table de la loi: la courtoisie et le bannissement des propos haineux. Comme elle le dit si bien : «Cette page ne sert vraiment pas à pointer ‘celui’ qui laisse trainer ses déchets ou à dénoncer ceux qui ne respectent pas la distanciation sociale. Elle sert à pointer du doigt l’administration actuelle.»

Et pour être bien certaine que les discussions et les échanges ne dérapent pas vers l’horreur absolue, Caroline montera elle-même la garde devant la porte de la bienséance. Et cela, même si elle considère que c’est toute une responsabilité.

Rassuré de savoir qu’une telle matonne filtrerait les mauvaises pensées des gens de son entourage, je ne me doutais pas que dans le feu de l’action politique, dans le dernier corps à corps de la guerre au pouvoir, Caroline Braun baisserait la garde et foulerait au pied sa propre Convention de paix sociale.


Le 30 octobre, sur sa page de bonnes et belles intentions pieuses, celle qui «déteste que l’on pointe un individu, sauf les élus» a laissé des malfrats de son entourage commettre l’irréparable. L’un d’eux, s’en prenant à des candidats du Parti Outremont, s’est servi de ouï-dire et d’accusations à peine voilées d’antisémitisme pour les dénigrer. Il a eu carte blanche sur la page de Cinq-Mars-Braun. Mieux. La candidate de Denis Coderre a laissé Vincent Lieudit vomir sa bile.



J
’adore écouter Vincent Lieudit raconter son épopée de pourfendeur de nazillons. Quelle source d’inspiration pour la jeunesse que de le voir sans peur et sans reproche — et au péril de sa vie! — monter aux barricades avec son glaive de la Justice éternelle pour secourir de pauvres hères sans défense.

Croyez-moi. Il faudrait se mettre à dix pour le retenir de prendre le maquis et de décapiter au couteau de chasse les charognards de l’infamie. C’est simple, ce n’est pas une communauté qu’il aspire à sauver, mais tout un peuple. Que dis-je, un peuple? L’humanité tout entière. Et à lui tout seul, en plus. On aurait envie de lui lester le poitrail d’un régime d’Étoiles de platine tellement il est brave. À côté de lui, vous m’excuserez, mais Oskar Schindler est un nain!

Entendez-le : «Les 3 mandats de Madame Céline Forget à titre de conseillère indépendante d'Outremont (1999-2002, 2009-2013, 2013-2017) furent essentiellement marqués au fer… jaune [de la] protestation [des] carrés jaunes [de] 2019, par ses éternelles et acharnées luttes (ou guérillas?) envers la communauté juive orthodoxe d'Outremont.»

À peine commencé, son réquisitoire est déjà cul-de-jatte. Le dernier mandat de Forget s’étant terminé en 2017, il le lui prolonge d’office jusqu’en 2019, question de lui faire porter un évènement insignifiant qui s’est produit bien après son passage à l’hôtel de ville.

Et de poursuivre : «Depuis quelques jours, l'on entend ici et là que Monsieur Simon Latraverse, candidat de Parti Outremont… et collègue de Madame Céline Forget, tiendrait des propos pour le moins disgracieux à l'endroit de la communauté juive orthodoxe d'Outremont lorsqu'il effectue ses séances de porte-à-porte. Ouï-dire diront certains. Mais la force du nombre semble ici confirmer la véracité et l'authenticité des propos malveillants tenus par Monsieur Latraverse, rapportés par une quinzaine de citoyens.» 

L’avocate modératrice de cette page aurait-elle oublié la foi qu’il faut porter à la rumeur? C’est de mauvais augure si, d'aventure, Caroline désire suivre les traces de M. le Juge, son papa.

Puis, se retournant dans ma direction, Vincent Lieudit me pointe de son doigt accusateur, me qualifiant de «grand ami du parti 
aussi son cofondateur?  Maître du sarcasme et de l’antisémitisme subtil et doucereux… constamment armé d’un flagrant mépris et d'une perpétuelle condescendance envers cette communauté, sinon en ayant quelque propension antisémite.» 

Ben, dites donc! Me v’là tout à coup lancé dans la course sans avoir pris soin de me déclarer au DGEQ. Zut! Je sens que je vais être dans la m….

Concluant sa plaidoirie, Lieudit reprend ses esprits et sa diplomatie de bon aloi : «Oui, subsistent toujours aujourd'hui quelques conflits intercommunautés. Mais la solution réside avant tout dans le dialogue, certes avec fermeté, mais aussi avec ouverture d'esprit, ouverture à l'autre, sinon, point de salut.»

On sent que l’assemblée des Bisounours s’apprête à lui faire une ovation debout. Je me serais bien laissé gagner par le charisme et la verve du héros Lieudit, sauf que… Vincent n’existe pas.

Dans sa vraie vie, Lieudit s’appelle Stéphane Hébert. Un faux jeton, un hypocrite (je m’excuse auprès des hypocrites), un imposteur simulateur comme il ne s’en fait plus depuis, peut-être, la fin de la Seconde Guerre.


Je médis, vous dites? Je voudrais bien que tout cela soit faux, sauf qu’il s’adonne que je connais l’énergumène. Non pas que j’aie cherché à l’approcher. Et je vous jure que je ne l’ai jamais rencontré. Mais il s’avère que ledit «Vincent Lieudit» m’a contacté par Messenger le 1er janvier 2021. Il ne désirait pas me souhaiter la bonne année, mais bien plutôt se vanter de son coup fumant de la veille. 

Party terminé? Je ne sais pas pour qui!

Voici comment il m'a abordé le 1er janvier dernier. Ne le connaissant ni d'Ève ni d'Adam, il s'est tout de même confié à moi, se pétant les bretelles en me racontant que c'était lui qui s'était décarcassé dans son bunker pendant dix jours pour que se produise la spectaculaire descente de police à l'école Skver du 940 avenue Outremont. Il en jouissait de savoir que l'école avait été encerclée par 11 patrouilles de police. Au point de me faire parvenir la vidéo de l'embuscade.

Toujours en se présentant sous son pseudonyme de pissou, Stéphane Hébert a entrepris de m'écrire et de me téléphoner épisodiquement entre le 1er janvier (11 h 19) et le 26 août 2021 (21 h 17). J'en ai conservé chaque minute, chaque seconde si ça vous intéresse!

Savez-vous ce que m'a raconté durant tout ce temps ce finfinaud sournois qui m'a répété sans cesse que son action était absolument apolitique? Prenez connaissance de certains extraits que je «déclassifie» juste pour vous simplement parce que ce «Poker face» joue double jeu tout en me traitant publiquement d'indécrottable antisémite et en faisant de même avec des candidats qui, comme partout au Québec, sont victimes de sales langues diffamantes.

Vous m'excuserez d'avance si ce qui suit vous semble un peu long, mais je vous jure que je me suis forcé à n'écumer qu'une toute petite partie de ses confessions. 

1 jan 2021 à 11 :25
Vincent Lieudit

Nos actions, nos stratégies n'ont absolument rien de politique, je vous le rappelle. 
 
6 jan 2021, à 23:14
Vincent Lieudit 
Totalement apolitiques nous sommes, serons, et demeurerons. Pour de très nombreuses raisons. Dont celle-ci: https://www.journaldemontreal.com/2021/01/06/le-gouvernement-ordonne-la-fermeture-des-ecoles-juives-recalcitrantes. Aucun partie politique ou entité près du politique n'aurait pu remporter cette victoire. Nous, apolitisés, oui.

6 jan 2021, à 23:33
Vincent Lieudit
Je vous répète ceci, aussi : vous êtes le « Père Fondateur » de tout ça. Sans votre travail acharné des 10-15 dernières années, notre « mission » serait encore plus difficile à accomplir qu'elle ne l'est présentement! 👌

8 février, à 12:42
Vincent Lieudit
La crainte d'être taxé d'antisémite motive Caroline [Braun] et [Marc] Poulin à censurer les pages Décidons Outremont et le nouveau parti Citoyen’ne’s Outremont.

28 février, à 15:56
Vincent Lieudit
Je vous mets sur des pistes, à vous de creuser, d'explorer. La source de ma dernière info est facilement trouvable. C'est déjà ça de gagner. Nous, on travaille les dossiers juifs orthodoxes. Rien d'autres.

21 juin, à 11:42
Vincent Lieudit
On sait tous que le municipal, qu'il s'agisse de Projet Montréal, Ensemble Montréal ou Citoyen’ne’s Outremont, ne réglera rien, parce que ces 14% de vote en bloc de la communauté juive orthodoxe. On continue donc à râler et qu'à râler contre cette communauté qui nous traite comme des palestiniens, pour ensuite encore gueuler contre l'adminsitration municipale qui ne fait rien pour que cette communauté cesse de nous traiter comme des palestiniens ? On ne fait que râler ad nauseam. Pendant ce temps, rien ne se règle, et ça prend de l'ampleur à chaque jour qui passe, jusqu'à atteindre tout bientôt un point de non-retour. Citoyens, citoyennes, achetez-vous une bonne paire de couilles — Bezos doit assurément en vendre ! — et prenez vous-mêmes les choses en main. Oui, ça sera parfois inconfortable. Oui, frontal. Ça exigera un peu de temps et d'énergie. On se fera traiter de nazis, d'antisémites, on tentera aussi de nous intimider. So what! C'est ça, ou on disparaît totalement de la mappe d'ici 10 ou 15 ans.

23 juin à 15:22
Vincent Lieudit
Je le dis depuis le début : Décidons Ensemble Outremont, créée il y 2 ans, ne servait qu'à mousser sa candidature. Si quelqu'un de votre entourage souhaitait faire une jambette à Ensemble Montréal et Caroline Braun, 2 opportunités : a) porter plainte au Directeur général des élections pour dépenses électorales non comptabilisées, car la page FaceBook Décidons Outremont Ensemble! est une plateforme électorale dissimulée d'Ensemble Montréal, Caroline B. Jack Houille y intervenait encore pas plus tard qu'hier — qui plus est sous un pseudonyme. Les administrateurs et modérateurs de la page FaceBook Décidons Outremont Ensemble! : - Caroline B. Jack Houille (Caroline Braun) - Foooooo-Xooooor Hooooo, beau-frère de Caroline Braun b) porter plainte auprès de FaceBook pour les mêmes motifs, mais aussi parce qu'une canditate d'Ensemble Montréal, Caroline Braun — à laquelle fut offert le poste de Mairesse de l'arrondisement d'Outremont —, y agit sous une fausse identité, Caroline B. Jack Houille, ce qui va à l'encontre de régles FaceBook.

Écoutez, les amis. Je sais que c'est addictif de lire les histoires du gars certainement le plus couillu de l'arrondissement. C'est humain d'être boulimique d'autant de révélations déjantées. Croyez-moi. Ça me fait mal au coeur de devoir vous enlever cette boîte de friandises sûrettes, mais, voyez-vous, je n'ai pas que ça à faire aujourd'hui. Il fait si beau. Je vous en conterai peut-être davantage une autre fois. Pas trop fâchés contre moi? Allez donc dehors, vous aussi avant qu'il neige.

Ah! Une dernière chose avant que j'oublie. Il y en a un autre qui s'amuse aussi sur la page de Miss Braun (non, non, pas Eva!). Il s'agit de Guy Patenaude, un autre partisan qui joue à la téléphoniste pour faire sortir le vote en faveur de Caro et qui, m'a-t-il dit, travaille dans un bureau de scrutin du quartier. 

Guy Patenaude rêve peut-être de voir un jour une autre Mme Cinq-Mars se hisser jusqu'à la mairie de notre bel arrondissement.

Comme ça ne lui suffit pas d'épancher sa partisanerie sur sa page à elle, Guy l'a aussi déversée sur ma page Facebook à la suite de ma dernière chronique. 

Guy a le talent qu'il faut pour se faire un nom en rédaction de communiqués politiques, ne trouvez-vous pas?

À l'en croire, je serais le scribe des communiqués du Parti Outremont. Il dit y déceler mon type d'humour. C'est flatteur, petit flagorneur! Écoutez-le:

Guy Patenaude
Quel bonheur de savoir que vous n'avez rien à voir avec le Parti Outremont!!! J'aurais juré le contraire! Surtout que vous semblez mariner dans les mêmes eaux [fétides?]* que Céline Forget... [qui] sprésente aux élections comme dans le bon vieux temps où, conseillère municipale, elle passait le plus clair de ses loisirs à s'en prendre à la communauté hassidique. Vous seriez en bonne compagnie avec Mme Forget et M. Latraverse.»

Par considération pour son épouse avec qui, il y a fort longtemps de cela, j'ai eu le bonheur indiscible de passer un moment inoubliable, je n'irai pas plus avant dans ce qui pourrait devenir une passe de fleurets (je n'ai pas dit fleurette!). 

Tout ce que je répondrai à M. Patenaude, c'est que j'ai été tellement happé par le tourbillon de cette campagne électorale tumultueuse que du 1er au 15 octobre dernier, je me suis payé le luxe de découvrir la Gaspésie avec mon fils. Sans Internet, ni radio, ni journaux. La sainte paix dans la nature. Vous devriez aussi y faire un tour avec Madame, Guy. J'ai de bonnes adresses. 

Tenez! Juste pour vous faire saliver un peu, voici une très courte vidéo que j'ai réalisée avec fiston à la suite de notre passage à Lac-au-Saumon, le long de la Matapédia. Cela vous donnera, je l'espère, le goût de partir tout de suite.

Cliquer sur la photo


* NDLR: le mot entre crochets, en noir et non italique est de moi. Je l'ai mis de peur que M. Patenaude en eut en tête un, plus sordide encore :-)







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