Au jour J-14, dans tout le Québec, une armée de près de 13 000 candidats livre l’assaut final sur les 1100 mairies en campagne électorale. Si 540 maires sont déjà élus par acclamation, ça se picosse encore solide à travers la province.
À Montréal, il y a de l’électricité dans l’air. On l’a vu lors du débat des chefs de mercredi dernier. Éperonnés par un sondage CROP qui mettait Plante et Coderre au coude-à-coude dans les intentions de vote, les candidats se grafignaient à qui mieux mieux.
Sur le ring, malgré ses nouvelles lunettes à la Clark Kent, Denis « Superman » Coderre n’a vraiment pas eu l’air du « Man of Tomorrow » de la bande dessinée. Ses pouvoirs ne lui ont pas permis d’esquiver les salves de Valérie « Laughing Wildcat » Plante. On avait l’impression que la mairesse avait lancé de la kryptonite sur l’ex-maire déchu qui avait oublié son bouclier de plomb à Montréal-Nord. Avoir pu, il aurait sauté dans sa Formule E pour aller le récupérer.
Hélas pour lui, sa perte de poids ne lui aura pas permis d’endosser les collants, les bottes et le fameux justaucorps rouge, bleu et jaune. De plus, la littérature médicale rapporte que la chirurgie bariatrique n’a pas d’effet miraculeux sur l’encéphale. Bien des obèses devenus sveltes se perçoivent toujours comme gros. Aussi, dans bien des réunions de famille houleuses, le Denis Coderre 2.0 restera « l’gros Coderre » arrogant, manipulateur et expert de la langue de bois traité. Bravo aux promoteurs immobiliers « mafieux » qui lui ont vendu la vision d’un centre-ville de classe mondiale, densifié et truffé de gratte-ciel plus hauts que la croix du mont Royal. Au diable l’échelle humaine !
De son côté, la mairesse Woke qui brigue un deuxième mandat à la tête du plus gros conseil municipal au monde (!) est assez clivante, merci. On peut même se demander comment elle est parvenue à transmuter la devise de Montréal « Concordia Salus » pour en faire un chant de ralliement de la frange extrémiste de ses militants francophobes, « multiculturophiles », ethnocentriques ou dégenrés. Peut-être sa déviance provient-elle du mot « Concordia », cette université qui s’est insurgée contre l’interdiction de la burqa et du niqab dans les établissements d’enseignement.
Outre sa vision licornienne, on se rappellera que dès le début de son premier mandat, « L’homme de la situation » a renié sa promesse électorale de ne pas augmenter les taxes au-delà du taux de l’inflation. Plus insultant encore, elle a refusé d’admettre qu’elle nous avait trompés. Par ailleurs, on n’a toujours pas vu le début de la couleur de sa Ligne rose, un si beau rêve. Idem pour son bain portuaire dans le Vieux-Port. Valérie est encore pratiquement la seule à pouvoir faire la bombe en bikini au bout du quai Jacques-Cartier. Quant aux logements sociaux promis, son bilan (1 600 ou 12 000 ?) est invérifiable, tout comme ceux de plusieurs autres domaines.
Valérie, qui chantait les louanges de la participation citoyenne, doit aussi être ravie que le vote postal ne soit pas élargi pour le 7 novembre. Comme le savent d'expérience les jeunes aficionados de la révolution racialiste, les vieux croutons ne pouvant être que rétrogrades feraient mieux de se ménager et de souffler la lampe dès la tombée du jour. Ça commence à ressembler à du Gerrymandering. C’est sans parler de la désinformation et de la conception du monde « Crois ou meurs! » qui a cours au sein de Projet Montréal et que Paul Arcand avait dénoncé en ondes le 27 août 2020.
Avec 27 % d’électeurs indécis et un taux de participation qu’on anticipe famélique à 35 %, les jeux ne sont pas encore faits. Heureusement, pour Projet Montréal et Ensemble Montréal, certains arrondissements comme Outremont pourront une fois encore s’enorgueillir de détenir un record de participation.
En raison des pourcentages désastreux de participation qui caractérisent les Montréalais (une honte !), ce ne sera malheureusement pas le fruit d’un sens du devoir civique supérieur de ses citoyens laïcs. Cela tiendra plutôt de la ferveur du repli identitaire des sectes hassidiques qui exercent un puissant lobby qui leur sert de formidable levier politique. Un pied-de-biche divin doublé d’un pied de nez hautain puisqu’il leur garantit encore et toujours plus de contrôle et d’ascendant sur des autorités terrestres frileuses. Des politiciens d’autant plus méprisables à leurs yeux (et aux nôtres qui votons) qu’ils s’aplatissent devant des barbus belles boucles théocrates dans l’espoir d’arracher ou de conserver leurs petits lopins de pouvoir.
Coderre comme Plante ont toujours traité ces antidémocrates intégristes aux petits oignons. Et même si Denis a essuyé une rebuffade la dernière fois, on a tout lieu de penser que Monsieur, comme Madame, leur servira de paillasson à l’entrée de l’hôtel de ville de la rue Notre-Dame. Aussi, sur cette question spécifique, on peut craindre pour les électeurs d’Outremont que de voter Plante ou Coderre à la mairie centrale, c’est presque bonnet blanc, blanc bonnet.
Au niveau de la mairie d’Outremont, si Philipe Tomlinson s’est avéré le pire béni-oui-oui des rabbins, on ne doute pas que Laurent Desbois, le candidat Coderre, sera soumis au supplice talmudique. Cela dit, après la dévastation Tomlinson qui a méprisé la démocratie et la volonté de la majorité des Outremontais au-delà de toutes les appréhensions et de tout ce que l’on aurait pu imaginer dans les pires cauchemars, on ne peut que souhaiter la déconfiture du maire Tomlinson et donner sa chance à Laurent Desbois que l’on connait peu, mais qui pourrait très difficilement faire pire.
Comment ? Vous voudriez aussi mon avis sur le choix des candidats qui se présentent aux postes de conseillers de l’arrondissement ? Ahhhhhhh ! Quelle belle question ! Je vous reviens là-dessus avant le Jour J. Pour vous rassurer, sachez simplement que vous aurez du choix. N’est-ce pas là la plus belle preuve d’une démocratie en santé ?
1 commentaire:
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