La conseillère de Projet Montréal, Mindy Pollak, a lancé le bal le 2 septembre dernier. Depuis, le lobby ultrareligieux met tout son poids dans la balance pour faire monter la pression. Il en a fait la preuve éclatante lors de la soirée de consultation publique du 29 octobre. Ce soir-là, citoyens et élus ont eu droit à une démonstration de force peu commune. Quel chahut!
Mais les détracteurs du projet de règlement n'en sont pas restés là. Pour imposer leur point de vue, ils ne reculent devant rien. Même pas devant la désinformation calomnieuse.
Mindy Pollak et Leila Marshy, les cofondatrices de la page Facebook Friends of Hutchison Street . Photo: Friends of Hutchison Street |
Dans son brûlot, la présidente du Tribunal du peuple vertueux écrit que la conseillère Céline Forget a «même traîné [les hassidim] en cour à de nombreuses reprises (en perdant à chaque fois)»*. La malhonnêteté de Marshy est ici sans bornes. Dans les faits, ce sont plutôt des membres de la communauté hassidique qui ont poursuivi Mme Forget à répétition. Chaque fois, les ultrareligieux ont perdu leurs poursuites contre elle et non l'inverse. J'imagine qu'à force de répéter un mensonge, Mme Marshy espère que cela se transformera en vérité.
*(NDLR: le dimanche 16 novembre 2014, après avoir pris connaissance de ma chronique publiée le 15 novembre, Leila Marshy tente de se sortir les pieds de la bouche en modifiant les faussetés qu'elle a lancée à propos des poursuites qu'aurait intentées la conseillère Céline Forget contre les hassidim. Marshy affirme désormais que Mme Forget a perdu ses procès à propos de l'erouv et de la synagogue de la congrégation Munchas Elozer Munkas. Hélas pour Mme Marshy, dans ces deux nouveaux cas, ce n'est pas Mme Forget qui a engagé les poursuites. Dans le cas de l'erouv, c'est Michael Rosenberg & Cie qui a poursuivi la Ville d'Outremont. Dans le second cas, c'est la Ville de Montréal. Strike three, comme on dit au baseball!
En politique, comme dans bien d'autres domaines, les analyses à saveur partisane sont monnaie courante. On pourrait même dire qu'elles sont passées dans les mœurs. Je m'en accommode sans problème. Mais la propagation d'information intentionnellement fausse demeure répugnante.
Que Leila Marshy prétende que je ne suis pas sain d'esprit, que je suis raciste et antisémite, grand bien lui fasse, si cela l'amuse. Ma voisine Marshy peut même me faire passer pour un despote cruel, sanguinaire et impitoyable en me présentant comme un «tyran». Je ne péterai pas une coche pour de telles enflures verbales.
C'est tout simplement risible, tout comme l'est son analyse psychosociale voulant que «à Outremont, [Lacerte] a réussi à définir et encadrer le discours à un point tel que le conseil d’arrondissement a souvent peur de prendre des décisions...». À l'en croire, par ma faute, les conseillers pourraient même souffrir du «syndrome de stress post-traumatique», et ce, en dépit du fait qu'elle estime que certaines de mes compétences «rivalisent avec celles des jeunes de 12 ans».
Leila se demande même comment les autres arrondissements traiteraient le «fanatique» qu'elle soutient que je suis. Pour son information, non seulement je n'ai jamais été banni des séances du conseil du Plateau, mais je lui rappellerai que trois des six conseillers du Plateau - Richard Ryan, Josée Duplessis et Carl Boileau - avaient voté dans le sens que je préconisais, c'est à dire contre l'agrandissement de la synagogue Bobov de la rue Hutchison (cliquer ICI pour vous rafraîchir la mémoire).
Je n'embarrasserai pas davantage Mme Marshy en lui demandant de nous dévoiler l'étude internationale sur laquelle elle s'appuie pour affirmer haut et fort que le règlement d'Outremont sur les souccot est «le plus restrictif du monde».
En revanche, je voudrais vous faire remarquer qu'à chaque fois que les dirigeants hassidiques craignent de ne pas obtenir ce qu'ils désirent, ils brandissent systématiquement la menace de poursuite. Cette histoire ne fait pas exception à la règle.
Craignant que le conseil d'Outremont n'entérine pas le projet de règlement que les hassidim poussent à bout de bras, Leila Marshy vient de lancer un avertissement sur sa page Facebook. Si les ultraorthodoxes ne sont pas entendus, ils intenteront «un procès coûtant des milliers de dollars aux contribuables».
Dans sa publication originale, la menace de poursuites diffusée par
Leila Marshy était plus explicite encore. Voici comment était libellée
l'invitation à manifester:
* «Résidents d'Outremont, nous avons besoin de vous. Faites part à nos élues par écrit de la tolérance et du respect dont vous aimeriez qu'elles fassent preuve envers nos voisins hassidiques. Cela vaut doublement pour ceux d'entre vous qui sont avocats ou juristes!» Aujourd'hui, la partie du texte en rouge a été supprimée par Leila, mais cela ne nous a pas échappé.
Confrontés encore une fois à l'intimidation, à la menace et au chantage, c'est à notre tour de dire haut et fort... ÇA SUFFIT!
* «Résidents d'Outremont, nous avons besoin de vous. Faites part à nos élues par écrit de la tolérance et du respect dont vous aimeriez qu'elles fassent preuve envers nos voisins hassidiques. Cela vaut doublement pour ceux d'entre vous qui sont avocats ou juristes!» Aujourd'hui, la partie du texte en rouge a été supprimée par Leila, mais cela ne nous a pas échappé.
Confrontés encore une fois à l'intimidation, à la menace et au chantage, c'est à notre tour de dire haut et fort... ÇA SUFFIT!
8 commentaires:
Monsieur Lacerte, quand vous écrivez: «En politique, comme dans bien d'autres domaines, les analyses à saveur partisane sont monnaie courante. (…) Mais la propagation d'information intentionnellement fausse demeure répugnante.» Ne serait-ce pas un peu de vous que vous parlez? :-).
Je remarque que vous ciblez beaucoup, ces temps-ci, deux personnes que vous associez, à tort ou à raison, à Projet Montréal : Mindy Pollak et Cynthia Kelly. Chacun sait que «PM», pour les intimes, a remporté le siège de conseiller que vous briguiez vous-même aux élections de l'an dernier.
Contrairement à ce que vous, ainsi que Mmes Forget et Cinq-Mars, répètent à l'unisson, ce n'est pas Mindy Pollak qui "a lancé le bal le 2 septembre dernier". Elle a déposé une motion présentant le projet de révision du règlement 1177 tel que préparé par le service du patrimoine et de l'urbanisme de l'arrondissement. C'est ce service et ses fonctionnaires que vous devriez donc blâmer pour avoir tenté de rendre ce règlement applicable en laissant une période de sept jours avant et sept jours après la fête pour construire et démanteler les sukkas. Tout aurait évidemment été plus simple si madame Forget avait elle-même soutenu le travail éclairé de l'administration municipale, mais allez savoir pourquoi... elle a préféré le torpiller. VRAI OU FAUX?
Dans le billet précédent, vous tapez sur Projet Montréal en prenant cette fois pour cible Mme Cynthia Kelly. Ayant moi-même collaboré à la rédaction de la pétition que vous lui attribuez, je vous donne ma parole d'honneur qu'elle n'émane pas de Projet Montréal mais bien d'un groupe informel de citoyens connu sous le nom des Amis de la rue Hutchison. J'en fais moi-même parti sans être aucunement lié à Projet Montréal.
Il est certes possible qu'il y ait des membres ou sympathisants de PM dans ce groupe, mais ils ne s'y affichent pas comme tels. Quant à Cynthia Kelly, j'ai vérifié auprès de l'attaché politique du parti dans notre arrondissement, M. Tomlinson, qui m'a confirmé que si elle a effectivement été impliquée dans un projet d'association locale pendant une courte période, cela n'a pas abouti et elle n'a plus aucun lien formel avec le parti depuis juin 2013. Et, je le redis, si elle a bien signé et donné son avis sur le texte de cette pétition, elle n'en est absolument pas l'auteure comme vous le prétendez avec un étrange acharnement.
Or donc, mon cher Watson, à qui profite le crime? Vos lecteurs sont assez intelligents pour comprendre que votre défaite électorale de l'an dernier ait pu vous laisser un goût amer. Cela n'est cependant pas une bonne raison pour déformer les faits dans le but évident de détruire la réputation et la crédibilité de vos adversaires politiques d'hier ou de demain. Relisez la leçon que vous faites généreusement aux autres, monsieur Lacerte, et commencez par vous l'appliquer :
«En politique, comme dans bien d'autres domaines, les analyses à saveur partisane sont monnaie courante. (...) Mais la propagation d'information intentionnellement fausse demeure répugnante.»
Essayez de construire des ponts au lieu de gaspiller votre temps et votre plume à les dynamiter sans cesse. Bien entendu, il y aura toujours une petite clique de râleurs impétinents pour vous servir la claque, mais je ne pense pas que vous vous débarrasserez des communautés hassidiques qui vous entourent par un coup de balai magique, ni des "chercheurs de paix et d'harmonie" et encore moins des apôtres de l'amour infini.
Soyez pragmatique, Pierre, et essayez de voir le bon côté des choses. Je fais de gros efforts, moi , pour tenter de percevoir ce qu'il peut y avoir de bon en vous, et ce malgré une posture que beaucoup estiment à bon droit au mieux exagérée, au pire nauséabonde. Ouvrez enfin les yeux sur l'étonnant spectacle d'un monde en mutation constante et trouvez-y du plaisir au lieu de vous noyer dans votre propre aigreur!
Très cher Christian,
Si vous n’y voyez pas un crime de lèse-majesté, je laisserai aux lecteurs et lectrices de ce blogue le soin de décider si je suis l'être «aigre», «répugnant» et «nauséabond» que vous décrivez avec tant de verve. Permettez-moi cependant de vous faire remarquer que vous ne semblez avoir aucune difficulté à adopter le ton condescendant de celui qui possède LA vérité.
Vous devriez consacrer moins d'efforts à «tenter de percevoir ce qu'il peut y avoir de bon en moi» et un peu plus à analyser à tête froide le discours et les revendications des leaders hassidiques. Cinq juges ont été appelés à s'y pencher et n'ont rien trouvé de «nauséabond». Mais j’en conviens : qui sont-ils comparés à vous?
P.-S. Avant de vous étouffer avec votre parole d’honneur en nous racontant que cette pétition n’a rien à voir avec Projet Montréal, je vous rappellerai que la cofondatrice de la page Facebook Friends of Hutchison Street n’est nulle autre que Mindy Pollak, aujourd’hui la représentante de Projet Montréal dans Outremont.
Monsieur Lacerte, d'abord merci de jouer le jeu du dialogue ouvert sur ce blogue. L'être que vous êtes n'est ni «aigre», ni «répugnant» ni «nauséabond». Je n'ai pas écrit cela. Vos aigreurs pourraient rapidement se dissiper si vous le désiriez. Et ce n'est pas vous, mais les idées et les messages que vous développez ici qui paraissent aux yeux de certains «au mieux exagérés, au pire nauséabonds». Quant au terme «répugnant», puis-je vous rappeler que c'est vous-même qui devriez, dans cette page, en assumer la paternité?
Je n'ai revendiqué aucune majesté non plus et ne détiens pas plus la vérité que vous ni que quiconque. Cette couche de maquillage dont vous m'affublez est peinte sur vos lunettes, monsieur Lacerte, pas sur mon visage! :-)
Pour autant que je puisse en juger, cependant, la vérité se trouve généralement quelque part entre les positions adverses - plus près de celles qui sont établies de bonne foi, certes, mais pas nécessairement. La vérité n'est que la synthèse de tous les points de vue observables, connus et inconnus, sur un phénomène donné. Ce qui s'en rapproche le plus émerge, je crois, d'un effort d'information et d'analyse de tous ces points de vue, puis d'un difficile travail d'analyse, de négociation et de compromis. C'est le travail intérieur que doit faire tout journaliste, enquêteur, procureur, juge ou législateur honnête. C'est le travail auquel tout citoyen de notre quartier désireux de participer à la construction d'une paix durable pour une évolution harmonieuse de notre milieu de vie commun devrait s'atteler.
Mais assez de diversions. Les questions précises que je vous ai posées en substance sont les suivantes:
1) Tapez-vous sans cesse sur Mindy Pollak parce qu'elle est, à vos yeux, une femme hassidique soumise, qui ne sort jamais de chez elle et qui vit en marge de la société, ou au contraire, parce qu'elle est l'élue de Projet Montréal qui occupe le siège que vous convoitez et qui -- comble de malheur! démontre la possibilité d'intégration moderne et positive de la communauté hassidique?
2) Prenez-vous Cynthia Kelly comme bouc émissaire parce qu'elle s'intéresse depuis toujours au difficile travail de compromis et d'harmonisation auquel aimeraient s'atteler les Amis de la rue Hutchison ou parce qu'elle n'est qu'un instrument qui vous permet, à travers elle, d'écorcher le parti municipal qui vous fait de l'ombre, bien qu'elle n'en soit plus membre depuis 18 mois?
3) Voulez-vous vraiment construire la paix, Pierre, ou vous contenterez-vous de jouer au dieu de la guerre ad vitam eternam?
Posez-moi toutes les questions que vous voulez et je me ferai un plaisir d'y répondre. Si vous acceptez sans vous défiler les miennes, peut-être que les dés ne seront pas pipés dès le départ et que le dialogue ne sera pas vain. Pour employer l'un de ces jeux de mots à la fois douteux et amusants que vous affectionnez tant, je vous promets que le jeu en vaudrait la chandelle! ;-)
Pour répondre à votre première assertion à propos de Mme Pollak, elle est le fruit de vos élucubrations fantasmatiques. Pour le reste, je ne déplorerai jamais qu'une femme fasse son chemin dans la vie. Bien au contraire.
En ce qui concerne Mme Kelly, je ne la considère ni bouc émissaire, ni pantin de qui que ce soit. Qu'elle ne soit plus membre de Projet Montréal, je n'ai pas de raison de ne pas la croire aujourd'hui. Le problème tient plutôt au fait qu'elle a catégoriquement refusé de me parler et que jusqu'au 4 novembre dernier, tout indiquait(entre autres, le communiqué de PM sur sa nomination qui n'avait jamais été démenti) qu'elle était toujours bel et bien membre de ce parti. Je n'ai rien inventé.
Cela étant dit, cher voisin,je vous étonnerai peut-être, mais je me fais toujours un point d'honneur de m'amender lorsque je commets une erreur.
Le 3 novembre, on m'a remis une copie imprimée du document «PÉTITION POUR LES RÉSIDENTS D'OUTREMONT» qu'avait expédié Mme Kelly à des citoyens d'Outremont. Vous conviendrez qu'on ne peut cliquer sur une feuille de papier pour être redirigé à la pétition à laquelle elle référait. Dans le texte qu'elle a signé, Mme Kelly n'a pas indiqué que la pétition n'était pas d'elle. Elle y est même allé de ses commentaires personnels (voir ma chronique du 3 novembre: http://accommodementsoutremont.blogspot.ca/2014/11/la-meneuse-de-claque-et-sa-clique.html)
Je réalise aujourd'hui que la pétition dont elle faisait la cabale était la même que celle mise en ligne par Friends of Hutchison Street. Je conviens donc qu'il aurait été plus juste dans cette chronique que j'écrive que: «Cynthia Kelly avait signé et fait circuler cette pétition» plutôt que de dire qu'elle avait «rédigé et fait distribuer une pétition». Je le regrette.
Cela dit, je maintiens que le document que Mme Kelly a expédié aux citoyen contenait non seulement des éléments inexacts mais des allégations totalement gratuites et tendancieuses.
À votre suggestion, j'ai une ou deux questions pour vous. Comment qualifiez-vous la menace que laisse planer Leila Marshy, la cofondatrice avec Mindy Pollak de votre groupe Friends of Hutchison street, sur le site ultraorthodoxe OutremontHassid.com? Cette menace de poursuites judiciaires coûteuses qu'elle brandit au cas où les élues adoptaient le projet de règlement sur les souccot tel que présenté? Ça vous apparaît compatible avec votre slogan «We are everyone who seeks peace, harmony, dialogue, adventure»? Pourquoi n'a-t-elle pas eu le courage de mettre son texte sur sa propre page de Friends of Hutchison Street? Pour ne pas embarrasser sa cofondatrice qui est aujourd'hui conseillère municipale?
Je vous invite à vous rafraîchir la mémoire en relisant ceci: http://accommodementsoutremont.blogspot.ca/2014/11/le-tribunal-du-peuple-vertueux.html
Monsieur Aubry,
Chacune de vos trois questions ne propose à Pierre Lacerte que des alternatives où il se condamnerait, quelle que soit la réponse choisie. Convenez que ce n’est pas fair play. Dans les trois cas, la réponse me semblerait ailleurs. Permettez-moi, pour mon compte et non au nom de M. Lacerte, d’y répondre en commençant par la troisième.
Je veux la paix, non une guerre sempiternelle. Mais la capitulation à des exigences déraisonnables à n’en plus finir n’entraîne jamais la paix. M. Lacerte s’évertue depuis des années à démontrer le caractère déraisonnable d’exigences de porte-parole de la communauté hassidique, et personne, y compris vous, ne le réfutez par des arguments fondés sur des faits et la raison. Par le bruit et le désordre qu’ils entraînent, les écarts incessants de conduite qu’il observe, signale et condamne dans son blogue, nuisent à la paix dans notre milieu.
Passons à votre première question. Pierre Lacerte ne «tape» pas sur Mindy Polak, pas plus qu’il ne «tape» sur la mairesse, Marie Cinq-Mars, ou qu’il ne «tapait» sur son prédécesseur, Stéphane Harbour, ou sur son équipe de conseillers pour être «femmes hassidiques soumises». M. Lacerte n’est ni misogyne, ni antisémite, contrairement à ce que vous laissez entendre. Il n’a aucune hésitation à s’en prendre à Mme Cinq-Mars quand il estime avoir lieu de le faire: il la critique lorsqu’elle prend, ou défend, des positions qu’à tort ou à raison (le plus souvent à raison, je crois) il juge néfastes au bien de l’ensemble de la communauté. Cette communauté, faut-il vous le rappeler, nous englobe, vous, lui et moi, ainsi que tous les résidants d’Outremont y compris les hassidim.
Quant au poste de conseiller que M. Lacerte a postulé (l’expression «convoitait» est tendancieuse), il m’étonnerait qu’il souffre lourdement de son échec, mais ce serait à lui, non à moi, de vous répondre. Dans les années 70, on a demandé à William F. Buckley, candidat (défait) à la mairie de New York, quelle serait sa première initiative si on lui annonçait sa victoire. Il a répondu: «J’exigerais un recomptage.» Je ne pense pas que M. Lacerte irait si loin car sa candidature m’a parue sérieuse, mais il m’étonnerait que sa défaite lui ait fait perdre un seul instant de sommeil. Ici encore, ce serait à lui de vous répondre.
En passant, votre question recèle deux vilains procès d’intention. De plus, vous laissez entendre, sous forme de question, que l’élection de Mme Polak démontre «la possibilité d'intégration moderne et positive de la communauté hassidique.» Si l’on peut en croire les propos du rabbin hassidique Eliezer Frankfurter à l’émission Second regard du 24 novembre 2013, une telle intégration est impensable. En effet, ce rabbin outremontais y affirme : «On est quand même dans un pays avec des gens qui ont d’autres cultures. […] Donc, d’avoir vraiment une relation tout à fait hétérogène – on va tous partager, puis on va vivre comme tout le monde – c’est impossible, c’est inconcevable.» Comment pourrait-on alors, pour reprendre vos propos, espérer une «intégration moderne et positive de la communauté hassidique»?
Quant à Mme Kelly, de quel droit affirmez-vous que M. Lacerte a voulu en faire un bouc émissaire? Elle est bel et bien impliquée, aux côtés de l’élue de Projet Montréal, dans l’initiative qu’il critique. Il n’a pas contesté l’exercice de son droit de participer à cette initiative: c’est l’initiative qu’il critique. Si toutefois, comme Mme Kelly le prétend, elle s’est retirée de Projet Montréal il y a dix-huit mois, c’était à ce parti de retirer immédiatement son nom de se son site officiel, ou à elle de le leur demander de façon insistante s’ils faisaient preuve de négligence. Pierre Lacerte n’est pas membre de Projet Montréal et vous avez bien tort de lui reprocher de prendre au sérieux ce que ce parti a affiché sur son site… pendant dix-huit mois de trop.
Si je comprends bien, le fait de répéter sans cesse que c'est "Mindy Pollak qui a parti le bal" et d'impliquer à tort Cynthia Kelly et Projet Montréal dans cette pétition sont des erreurs factuelles et/ou de jugement que vous consentez, réflexion faite, à corriger. Ravi de savoir que vous ne tentez pas de vous faire du capital politique sur le dos des citoyens du quartier. Ces précisions, si elles sont suivies d'effets dans vos prochains billets, plaideront en votre faveur.
Concernant la "menace de poursuites judiciaires coûteuses brandie" par Leila Marshy, voici trois éléments de réponse.
1) S'agit-il d'une menace ou d'un avertissement? Je crois sincèrement que Leila n'a pas tort, dans la mesure où le libellé "3 jours avant, 3 jours après" serait souvent impossible à respecter -- notamment l'an prochain, la fête commençant un lundi. Ce règlement risquerait donc d'augmenter le nombre de plaintes (extrêmement limité jusqu'ici) et de contraventions (je ne sais même pas s'il y en a eu une à date). Vu qu'il est mal accepté, que la communauté visée et les citoyens les plus libéraux le jugent inutilement punitif et intrinsèquement discriminatoire, il y a de fortes chances que ce règlement soit en effet contesté en justice assez rapidement. Il est donc fort probable que les finances de l'arrondissement et sa paix sociale en pâtiraient à coup sûr. CQFD.
2) Je ne suis cependant pas d'accord avec mon amie de la rue Hutchison pour affirmer que ce règlement est « probablement anticonstitutionnel ». Tant qu'on ne touche pas à la fête elle-même, il me semble qu'on peut invoquer une dimension liée à la liberté de religion et une poussée de radicalisme que je qualifierais d'archaïque et dangereuse de la part d'Outremont, mais peut-être pas au point de déclencher une interdiction d'ordre constitutionnel. Ceci dit, je n'y connais pas grand chose et je pense qu'il serait fort difficile pour quiconque de prédire l'issue d'un tel recours avant qu'il n'ait eu lieu.
3) Je suis installé sur le côté ultra-réglementé de la rue Hutchison depuis juin 2013 et je garde espoir qu'un rapprochement par petits pas soit encore possible sur tous les dossiers touchant aux relations intercommunautaires à Outremont. Nous ne pouvons pas condamner aujourd'hui ce que nous avons accepté pendant des décennies. Nous devons donc revenir à une coexistence pacifique, dénuée de harcèlement juridique, réglementaire ou psychologique de part et d'autre. Et nous pouvons aussi nous entendre avec nos voisins hassidiques pour s'assurer que leurs rituels et coutumes s'épanouissent sans heurter l'exigence de laïcité d'un état moderne.
Encore faut-il s'entendre sur ce qu'est la laïcité. À ma connaissance, il ne s'agit pas d'interdire la religion ni ses modes d'expression, mais de les séparer des affaires de l'État. Je vous recommande la lecture d'un excellent texte sur ce sujet publié l'an dernier, par le professeur Claude Braun. Ce point de vue est très éclairant sur notre affaire, dans la mesure où il permet de réconcilier la pratique religieuse et le principe fondamental de laïcité, sans perdre notre âme sans avoir à claironner victoire ou avouer sa défaîte.
Sachant que Yasser Arafat et Yitzhak Rabin sont arrivés à se serrer la main et à signer un accord de paix en 1995 à Washington, pouvons-nous imaginer qu'un Martin Rosenberg et un Pierre Lacerte, par exemple, en arrivent à un geste similaire en 2015, 2016 ou 2017? Vous, probablement pas encore, mais moi oui. Je ne vois pas d'autre alternative que d'apprendre à vivre ensemble dans un monde qui évolue chaque jour. Et si jamais cette poignée de main arrive, je promets de faire tout mon possible pour qu'aucun des deux protagonistes ne soit abattu ou empoisonné. ;-)
Alors, là, Christian, je vous le dis sans ambages. Vous n'avez pas bien compris, mais ce n'est pas très grave. Un jour peut-être...
La dernière intervention de Christian Aubry illustre à merveille l’art de noyer le poisson sous un déluge d’impertinences. Tout bien renseigné qu’il se croit grâce aux dix-huit mois passés ici – il affirme s’être «installé sur le côté ultra-réglementé de la rue Hutchison [en] juin 2013» –, ses propos m’incitent à conclure (mais je ne suis pas infaillible) qu’il se plaît à couvrir de ridicule ceux qui ne partagent pas les préjugés qu’ont pu lui inculquer les personnes de sa récente fréquentation. «Je pense, donc je suis»; en latin, «Cogito, ergo sequor». Comprenne qui pourra.
M. Aubry serait, paraît-il, journaliste et communicateur. S’il accepte les conseils, je lui recommanderais vivement de réfléchir à cette admonestation de Nicolas Boileau: «Avant donc que d’écrire, apprenez à penser». D’ici à ce que ses écrits polémiques en aient intégré la substantifique moelle, ce qui ne me semble pas pour demain, ce sera pure perte de temps et d’énergie que de s’engager avec lui dans un dialogue dont le but serait de trouver quelque terrain d’entente. Ce sera nécessairement un dialogue, non pas «de sourds», mais «avec un sourd». Pour mon compte, j’y renonce.
Enregistrer un commentaire