samedi 9 février 2013

COUCHER ICI OU COUCHER LÀ


Au cours du procès qui m'a récemment opposé à M. Michael Rosenberg, ce dernier n'a pas semblé apprécier la chronique que j'ai publiée à propos du voyage à New York que le Jewish Orthodox Community Council (dont il était un des principaux administrateurs) avait organisé au rabais en septembre 2005 au profit de certains élus, policiers et fonctionnaires d'Outremont.

M. Rosenberg estimait que je l'avais associé aux magouilles de Tony Accurso, ce leader québécois de l'industrie de la construction qui, à ce moment-là, c'est très important de le rappeler, n'avait pas encore eu maille à partir avec l'appareil judiciaire. 

En avril 2009, moment où j'ai mis en ligne ma chronique, c'est à peine si quelques journalistes commençaient à se poser des questions sur l'à-propos, pour Frank Zampino, le bras droit du maire Tremblay, d'accepter d'aller naviguer sur le luxueux yacht quatre étoiles de Tony Accurso. 

Une des caricatures dont il a été question au cours du procès de janvier dernier.



















Au cours du procès, j'ai plutôt prétendu que j'avais simplement comparé l'épisode du bateau d'Accurso à celui de  l'hôtel quatre étoiles de Michael Rosenberg, à New York. Je remettais en question la pertinence pour un conseiller municipal, un candidat pressenti au poste de conseiller (Louis Moffatt a été élu sept mois plus tard sous la bannière d'Union Montréal), un directeur de l'arrondissement, ainsi qu'un lieutenant de police (il deviendra commandant du poste 24 d'Outremont) d'amener son pyjama, ses pantoufles et sa brosse à dents pour aller faire dodo à l'hôtel d'un homme aussi puissant que Rosenberg.

Il n'y a pas que moi qui me suis posé des questions sur ce fameux voyage à New York. M. Paul-Guy Duhamel, un des membres de la Commission consultative permanente sur les relations intercommunautaires d'Outremont est revenu troublé de ce fameux voyage auquel il avait été convié

Je l'ai rencontré pour la première fois pendant mon procès. Il est venu raconter à l'honorable juge Dallaire les nombreux questionnements qu'ont suscité une telle largesse. À son retour à Montréal, il en avait même fait part aux responsables du voyage dans une lettre qui est demeurée sans réponse
 
Mais si M. Rosenberg répugne à ce que ses largesses soient comparées à celles du magnat de l'industrie de la construction, je suis bien prêt à trouver une comparaison qui soit plus convenable à son rang. 

Charlevoix, Caraïbes, New York: trois joyaux privés et ...prisés

Paul Desmarais
Que diriez-vous si on faisait plutôt une comparaison avec le domaine Sagard de Paul Desmarais, le magnat de Power Corporation

N'allez pas croire que je me suis gratté l'occiput très longtemps pour dénicher cet exemple. Je n'ai aucun mérite puisque c'est Dany Doucet, le journaliste du Journal de Montréal et du Journal de Québec qui a fait tout le travail.

Dans un article du 14 février 2012 intitulé Ça sent la panique chez Power, Doucet pose la question suivante à l'éditorialiste André Pratte:
«Quelle est la différence entre coucher dans le vaste domaine Sagard de l’entrepreneur Paul Desmarais, en plein milieu de la forêt de Charlevoix, et dormir sur le luxueux yacht de l’entrepreneur Tony Accurso, au beau milieu de la mer des Caraïbes ?»

Entre nous, le journaliste aurait pu tout aussi bien ajouter le gros hôtel de l'entrepreneur Michael Rosenberg dans l'équation.

Dans ces trois cas, il n'y a pas que la gratification qui impressionne. Le statut des trois entrepreneurs privés aussi a son importance. 

Par le plus grand des hasards, Paul, Tony et Michael partagent quelques caractéristiques communes. Ils sont à la tête d'empires colossaux, mais se révèlent extrêmement jaloux de leur vie privée. Ils semblent craindre la lumière et observer une surprenante omerta.

C'est justement parce qu'ils ont le bras long qu'ils répugnent à se laisser photographier et à accorder des interviews. Si vous leur laissez des messages dans leurs boîtes vocales, vous pouvez toujours attendre. Ils n'y donneront pas suite. Sauf exception, seuls les Fortune Magazine ou les palmarès des 100 Canadiens ou des 100 Québécois les plus riches nous dévoilent quelques secrets.  Bien que ces ploutocrates soient reconnus pour se dérober au regard public, dites-moi une chose. Considérez-vous vraiment que Paul Desmarais, Tony Accurso et Michael Rosenberg  ne sont pas des personnages publics?

Je vous pose la question, car au cours du procès, Julius Grey a soutenu que l'éminence grise qu'il défendait était un personnage privé et que j'aurais, en quelque sorte,  violé son droit à sa vie privée en dénonçant les actes que je lui reproche de faire publiquement.

Afin de vous aider à vous forger une opinion sur cette délicate question, je ne vous donne qu'un seul petit indice

AVERTISSEMENT: Nous pouvons discuter de la chose jusqu'à l'été prochain, mais ne vous fatiguez pas trop, car en bout de ligne, seule l'honorable juge Claude Dallaire aura la responsabilité  de départager le pour du contre et de trancher. 


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