mercredi 29 septembre 2010

L'ÉCHELLE PORNOGRAPHIQUE DU QUEBEC BASHING

QUEBEC BASHING - 2ème de 2


L'ndustrie du
Quebec bashing, c'est un peu comme l'industrie de la pornographie. Dans le monde du business libidineux, il y a ceux qui se contentent de produire du softporn. Pensons aux jeunes aguicheuses du controversé David Hamilton, par exemple. Puis, ça s’échauffe graduellement. On passe aux queues de lapines de Playboy, puis aux jouissives de Penthouse et aux déjantées de Hustler
. Au top du hardcore, il y a le Web. Là, on ne fait pas dans l’enculage de mouches, mais bien plutôt de molosses, sans oublier l’éloge du voyeurisme désaxé et de la pédophilie abjecte.

En matière de « bitchage » antifrancophone, la palme du Web hardcore pourrait être attribuée à un type comme Howard Galganov. Vous souvenez-vous de lui? Dans les
années 1990, il vomissait sur la Charte de la langue française et le nationalisme québécois.

Enragé comme une meute de pit-bulls, il avait fondé le mouvement « angryphone ». Aujourd’hui, Galganov — qui avait milité dans la section montréalaise de la
Jewish Defense League du rabbin américain Meir Kahane considérée par le FBI comme un groupe terroriste — a déserté le Québec. Il s’est retranché en Ontario où il bouffe désormais du franco-ontarien, une proie nettement moins coriace. Cliquer sur l'illustration pour en voir plus

On s’entend pour dire que Martin Patriquin n’est pas du tout de la même engeance que Galdanov. Sur l’échelle pornographique, son papier
« bonhonnecarnavalesque » lui vaudrait probablement d’être classé au niveau
Penthouse. C’est cochon, mais gratuit!

Le french bashing ne date pas d’hier chez Maclean’s. Il y a quelque temps, je suis tombé sur un autre article publié dans ce même magazine, mais cette fois, en 1987. Comme j’avoue ne pas être totalement insensible au softporn, je n’ai pas pu résister à jeter un coup d’œil sur ce papier intitulé A collision of cultures et qui traitait de la coexistence troublée entre les francophones et les hassidim d’Outremont.

Danny Kucharsky, un journaliste que je ne connais pas, y racontait que jusqu’à ce que les francophones s’embourgeoisent, dans les années 1970, et que les francophones mieux nantis -- comme les Robert Bourassa -- envahissent les rues tranquilles d’Outremont, les relations entre les francos et les ultras étaient au beau fixe.

La zizanie intercommunautaire serait donc attribuable à l’arrivée des bourgeois francophones dans Outremont après la Révolution tranquille? Ça m’a scié.


Saviez-vous ça, vous, que c’était la classe ouvrière besogneuse qui avait jusque-là occupé les maisons cossues des rues Durocher, Querbes, de l’Épée, Outremont, Bloomfield, Saint-Viateur, Alouette? Pas moi. Quoi qu'il en soit, si on suivait cette logique du journaliste, cela voudrait dire que les ultraorthodoxes s'entendraient mieux avec les citoyens de Hochelaga-Maisonneuve. Je serais très curieux de voir ça.

Il est vrai, en revanche, qu’Outremont a déjà compté 25 % de citoyens juifs. Mais comme l’avait déjà fait remarquer Jérôme Choquette il y a une trentaine d’années, il ne s’agissait pas, à l’époque, des ultraorthodoxes. En fait, la majorité des résidents juifs d’Outremont n’avaient rien à voir avec les hassidim qui prônent la ségrégation et l’isolationnisme total d’avec les non-juifs et même avec les juifs non hassidiques. Méchante nuance, vous ne trouvez pas? Si vous n'en êtes pas certain, demandez donc à Barbara Kay si elle ne fait pas la différence. Toute Juive qu'elle soit, la journaliste du National Post l'a écrit noir sur blanc dans un article intitulé Not in my backyard, either:
« If Hasidim moved en bloc to my neighbourhood, I would worry that they might not integrate into my community with the result that the property would be ghettoized ».

Cela dit, l’article de M. Kucharsky n’est tout de même pas dépourvu d’intérêt. Au contraire. Au point où j’inviterais fortement Martin Patriquin et Alex Norris, le conseiller du Plateau Mont-Royal, à le lire très religieusement.

Patriquin et Norris y apprendraient que la fameuse « collision des cultures » ne s’est pas produite à la fin des années 1990 avec la cause de l’érouv instituée par ce cher Michael Rosenberg qui sévissait déjà. Ils découvriraient que c’est dès les années 1970 que les plaintes ont commencé à affluer en raison du non-respect de la réglementation municipale par certains membres de la communauté hassidique. Eh! Non, Alex, malheureusement, je n’ai pas de droits d’auteur sur ces dénonciations. Je n’habitais ni Montréal, ni le Québec et pas même l’Amérique à cette époque.

Kucharsky nous rappelle que c’est le puritanisme extrême des hassidim qui, en 1985, avait amené ses dirigeants « who rarely involve themselves in politics » (!) à faire voter le « règlement bikini » interdisant le port du maillot de bain dans les parcs d’Outremont cachère.

Le journaliste rapporte aussi qu’en janvier 1987, Jean-Jacques Bédard, le rédacteur en chef du
Journal d'Outremont
, avait dénoncé dans ses pages les autobus et les voitures des hassidim stationnées en permanence n’importe où, sans égard à la réglementation. Et Bédard continuait sa litanie en se plaignant du tapage nocturne des ultraorthodoxes je-m’en-foutistes et de l’inaction des autorités municipales qui n’osent pas faire appliquer la loi de peur d’être traités de racistes.

Plus ça change, plus c’est pareil. Aujourd’hui, c’est au tour d’Alex Norris et de son vis-à-vis d’Outremont, Louis Moffatt, de nous seriner qu’il faut continuer de palabrer et de négocier encore et toujours de bonne foi (!) dans le but d’arriver à une bonne entente fraternelle avec les dirigeants hassidiques qui n’aspirent, on le sait tous, qu’à la paix. La leur. Et à leurs conditions. C’est à prendre ou à... être taxé d’antisémitisme.

Avec tous les efforts qu'Alex Norris et Louis Moffatt font pour accommoder les intégristes religieux, c'est pas demain qu'ils seront accusés d'antisémitisme.

En tout cas, Alex, j’espère que tu nous épargneras la fable du
Parapluie de la concorde* qu’avait racontée l’ancienne conseillère municipale d’Outremont Jacqueline Clermont-Lasnier à ton collègue Kucharsky. Aussi bien que tu le saches: Il est fini le temps des gobbe-mouches!


*
Il était une fois, un petit garçon et une petite fille hassidiques
Qui se pressaient sous la pluie pour se rendre à l’école
Ça leur était égal qu’elle fût illégale.

Les voyant marcher sans protection
Une belle et bonne conseillère municipale d’Outremont
Le petit cœur sur la main, ne put se résigner à ne rien faire

Elle savait bien qu’il était inconvenant de les inviter
À monter à bord de la voiture d’une étrangère
Elle pensa, pensa et pensa. Tant et si bien qu’une idée lui vint.

Elle immobilisa sa voiture, héla tout doucement les enfants
En anglais pour ne pas les effrayer
Et leur offrit son parapluie tout noir.

Tout effarouchés, les petits enfants prirent leur courage à deux mains
Et le parapluie par la troisième. Ils furent grondés à la maison
Mais ne furent plus jamais pris au dépourvu.

Morale de cette histoire de l’ancienne conseillère Clermont-Lasnier? « With a bit of goodwill on both sides, everything can be settled. » C'était il y a 23 ans!

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