Vous connaissez l’expression yiddish « אַן ומגליק קומט קיינמאָלאַליין »? Ça se prononce comme ça s’écrit : A aumglik kumt keynmol aleyn ! En français, on dirait « Un malheur ne vient jamais seul».
En 2017, lorsqu’une équipe de chercheuses de l’Université de Montréal a décidé de se lancer dans une étude sur la scolarisation à la maison des jeunes hassidiques d’Outremont et du Plateau, ça faisait au bas mot 60 ans que les yeshivas ultraorthodoxes d’ici prêchaient une éducation presque exclusivement religieuse. Car il ne faut pas se leurrer. Vous pouvez bien rebaptiser ça des « écoles » ou des « centres communautaires » si ça vous chante, il n’en reste pas moins qu’il s’agit toujours d’abord et avant tout d’usines à psaumes.
Jugez par vous-mêmes. On apprend dans cette enquête que les garçons du primaire reçoivent un enseignement strictement religieux jusqu’en milieu d’après-midi. Ce n’est qu’en fin de journée — moment où l’on sait tous que le niveau de concentration est à son top ! — que des tuteurs sans diplôme d’enseignement offrent un soutien scolaire pour les matières séculières. Quant aux adolescents de 13 ans et plus (secondaire), l’étude des disciplines laïques est davantage ou entièrement pris en charge par les parents, principalement les soirs et les fins de semaine.
Bien au fait de la vive controverse suscitée par le dossier, la professeure Christine Brabant a constitué une équipe de recherche pour traiter de la question. Se demandant, entre autres, jusqu'à quel point la forme d’éducation que recevaient les enfants des communautés Belz, Satmar, Skver, Vitznitz, Yeshiva et Lubavitch était conciliable avec la scolarité offerte dans les écoles publiques québécoises, Mme Brabant a approché l’Association éducative juive pour l’enseignement à la maison (AEJEM) fraîchement incorporée. Cette organisation constituera son principal, sinon son seul partenaire.
Les choses s’annonçaient bien. Le partenariat a rapidement permis d’obtenir une subvention de 152 404 $ du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH). La recherche pouvait donc aller de l’avant dès le 23 mars 2018 jusqu’au 22 mars 2021.
Hélas, les mauvaises nouvelles se sont vite enchaînées. En mars 2020, la pandémie de COVID-19 force la fermeture des écoles, des frontières et l’instauration d’un premier confinement. L’équipe universitaire a vu le déroulement de son projet brutalement chamboulé. En plus de perdre des joueurs, le groupe s’est retrouvé avec une pénurie d’auxiliaires de recherche qu’il a fallu remplacer et former.
Pour ne rien arranger, au sein même du regroupement hassidique, l’atmosphère s’est drôlement morpionnée. En 2021, Max Lieberman, l’administrateur satmar le plus en vue de l’AEJEM est passé à la trappe. Il aura fallu 15 ans avant que les dirigeants fondamentalistes se sentent contraints de condamner ce lobbyiste crapuleux et intimidateur à un exil forcé à Brooklyn. Dire que cet abonné au plumitif du Palais de justice (22 dossiers judiciaires) avait pour mandat de créer des occasions de rapprochement avec la société québécoise.
Par ailleurs, une étonnante « erreur de communication » avec l’AEJEM — qui compte pourtant un spécialiste des com! — a fait en sorte réduire le nombre de questionnaires dûment remplis par les familles censées participer à l’étude. De quoi laisser le groupe de recherche sur sa faim.
Résultat de tous ces bouleversements, les chercheuses ont dû se contenter de trois fois moins de collectes de questionnaires que prévu. Adieu, donc, la possibilité de suivre la progression des apprentissages et l’évolution des pratiques éducatives et de la gouvernance sur trois années.
À cause de ces multiples contraintes, elles ont dû se rabattre sur une étude de cas descriptive. La méthode a ses avantages. Elle peut fournir un portrait détaillé et précis d’un phénomène ou d’une population et est souvent relativement rapide et facile à réaliser. Par contre, en raison de leur petit échantillonnage, elle est plus difficilement représentative du sujet à l’étude.
L’expertise de Mme Brabant ne fait absolument aucun doute. Son équipe y a également mis le temps. Elle a, entre autres, su rassembler des documents, des données et des études fort intéressantes de la situation qui prévaut dans d’autres communautés ultraorthodoxes ailleurs dans le monde.
On y apprend, par exemple, qu'en Angleterre, les garçons sont de moins en moins enclins à poursuivre les études jusqu’au certificat général de fin d’études secondaires. En Israël aussi, moins de garçons se présentent aux examens de fin d’études secondaires. Dommage que les chercheuses n'aient pas été curieuses de savoir ce qu'il en était pour les jeunes hassidim d'ici. On donne pour raison que le ministère de l'Éducation n'était pas partenaire de l'étude. D'accord, mais les groupes de recherche britanniques, israéliens et états-uniens non plus n’en faisaient pas partie, ce qui n'a pas empêché les universitaires d'en révéler des éléments dignes d'intérêt.
À la lecture du rapport déposé par la professeure titulaire de la Faculté des sciences de l’éducation, on sent un certain parti pris. Et ce, même si on y trouve des observations qui ne seront pas toujours de nature à réjouir les huiles hassidiques du quartier.
La principale intéressée ne s’en cache pas. En qualifiant elle-même sa position de « sympathique aux réalités et aux défis » de ces communautés ultraorthodoxes, elle avoue (p. 174 du rapport) avoir maintenu une « objectivité par moments ». On se comprend pas encore ce que cela peut bien vouloir dire.
On le sait et on le reconnait sans difficulté, personne n’est jamais parfaitement neutre. Et à titre de chercheuse engagée jouant un rôle d’accompagnatrice, Mme Brabant n’échappe pas à la règle.
La méthode d’échantillonnage s’avère particulièrement révélatrice. Le rapport nous apprend que les parents et les enfants qui ont pris part à l’étude n’ont pas été choisis au hasard. Il s’agit presque exclusivement « d’échantillons de convenance », c’est-à-dire que les participants ont été spécifiquement sélectionnés en fonction de la facilité à pouvoir les recruter.
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À court terme, les leaders de l’AEJEM sont prêts à jouer la carte du respect de l'accord avec le Ministère de l'Éducation. Mais à moyen et à long terme, ils feront tout pour faire prévaloir leur position sur le terrain. |
Sachant que les lobbyistes Max Lieberman et Abraham Ekstein, ainsi que le directeur de la yeshiva Toras Moshe, Jacob Maman, sont toujours (sauf pour Lieberman) respectivement administrateur, président et secrétaire de l’Association éducative juive pour l’enseignement à la maison, on ne se demandera pas très longtemps qui a guidé la sélection des Happy Few qui ont fait partie de l’étude.
Comment s’en remettre à des démarcheurs farouchement repliés sur eux-mêmes et qui filtrent les informations dans un tamis fourni par les hautes autorités rabbiniques? Le tout sans fragiliser la valeur d'une étude? Mystère et boule de gomme.
On ne peut certainement pas blâmer les familles hassidiques qui auraient pu être choisies par le lobby. Totalement sous le joug de leurs leaders religieux, elles n’ont d’autre choix que de marcher au doigt et à l’œil si elles ne veulent pas s’exposer à l’ostracisme du clan. Voici tout de même ce que ça donne.
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* Ce tableau ne figure pas comme tel au rapport |
Dans ce tableau* conçu à partir des données relevées par les chercheuses, on constate qu’aucun des 90 enfants ayant pris part à l’enquête n’atteint les normes attendues du programme.
Dans le meilleur des cas,
les filles se retrouvent 9 % sous le niveau des normes (91 % de
conformité) en sciences
et en maths.
Du côté des garçons, les résultats sont plus catastrophiques.
La première collecte de renseignements dévoile que selon la matière, ils ne satisfont qu’entre 14 % et 48 % des normes. Cependant, lors de la deuxième récolte, on remarque une évolution spectaculaire.
Les gars répondraient tout à coup entre 40 % et 80 % des normes établies. C’est encore largement insuffisant, mais on se demande ce qui peut expliquer que les résultats aient progressé de la sorte en 18 mois. Est-ce dû au fait d’un trop petit échantillonnage (seulement dix garçons évalués) ? Le lobby sera-t-il parvenu a sélectionner la crème de la crème ? Le hasard a-t-il bien fait les choses? Les voies de Hashem demeurent impénétrables !
On ne s’étonnera pas d’apprendre dans le rapport que sur les 70 parents interviewés, un seul a admis n’avoir aucun sentiment de compétence lorsqu’il s’agit de contribuer à l’éducation séculière de ses enfants. Un enseignement dont ils ont eux-mêmes été mis à l'abri dans leur jeunesse. On jurerait être témoins d’un phénomène de science infuse.
Revenons un peu sur ces fameux lobbyistes qui se sont faits partenaires de l'étude. Sautons par-dessus le cas de Max Lieberman dont on a traité le cas plus haut. Passons plutôt à Abraham Ekstein.
Vous vous rappelez l’échauffourée qui s’est produite en plein confinement le 23 janvier 2021 ? Alors que quelque 350 hassidim s’étaient illégalement rassemblés à l’intérieur de la synagogue Toldos Yakov Yosef, Ekstein n’avait trouvé rien de mieux à faire que de fustiger l’intervention des policiers. Pire. Dans le libellé de la requête en injonction qu’il a déposé avec le Conseil des juifs hassidiques du Québec, il menace même de violer le décret gouvernemental limitant à 10 personnes le droit de se réunir dans un lieu de culte. Cela n'avait pas manqué de faire sursauter l’honorable juge Chantal Masse.
Au micro de Paul Arcand, Abraham a raconté : « Nous avions 2 à 3000 personnes qui devaient prier chaque jour. C’était totalement impossible de respecter la lettre de la santé publique qui disait 10 personnes par synagogue… C’est juste des prières ! »
À la suite des déclarations d’Ekstein, l’ancien maire du Plateau, Luc Ferrandez avait dénoncé la façon de faire des dirigeants hassidiques : « C’est très difficile d’en arriver à des ententes avec les hassidim parce qu’ils réinterprètent constamment la loi en fonction de leurs besoins… [Ils se disent] ça, c’est la loi, maintenant qu’est-ce qu’on peut faire pour la contourner ? Dès que tu oublies une virgule quelque part dans un texte qui leur permet de faire quelque chose qui est contre l’esprit de la loi, ils vont le faire. » Visiblement exaspéré, Sylvain Caron, le directeur du Service de police de la Ville de Montréal, a démenti les propos d’Ekstein et qualifié la situation d’intolérable. Même l’ancienne convertie au hassidisme, Lise Ravary, a trouvé que c’était fort en ketchup.
Au sujet de l’enseignement, le président de l’AEJEM n’en démord pas. « Depuis des millénaires, clame-t-il, l’éducation talmudique a produit des adultes autonomes et instruits. »
Il est vrai qu’il y a 100 ans, on pouvait gagner sa croute sans même avoir une quatrième année. Mais aujourd’hui, les changements sociaux et technologiques sont tels qu’un secondaire cinq vous relègue pratiquement au rang des mésadaptés sociaux. Cela dit, Christine Brabant signale une étude de Steven Lapidus, chargé de cours à l’Institut d’études juives canadiennes de l’Université Concordia.
Selon cet éminent docteur, les finissants des études religieuses peuvent espérer un tas de débouchés. Dans le seul secteur Outremont — Mile-End, par exemple, on dénombrerait près de deux dizaines
de juristes religieux, 18 rabbins, cinq circonciseurs et plus de dix abatteurs rituels. Ce serait sans compter entre 30 et 40 superviseurs dans
l’industrie de la viande casher et une centaine d’employés dans les écoles hassidiques. D’autres encore se consacreraient aux services de commande et
de livraison à domicile, à la vente au détail, aux services financiers.... Le tout, dans le seul but de ne répondre qu’aux besoins propres de leurs coreligionnaires sectaires. Méchante intégration !
Mme Brabant a tout de même soulevé, à la page 207 de son rapport, une petite inquiétude à propos des ressources éducatives développées par la Commission scolaire English Montreal pour les communautés hassidiques. À son sens, ces aménagements « comportent un risque de restreindre les horizons des enfants et leur possibilité de choisir un autre mode de vie à l’âge adulte, s’ils le souhaitent ». Peut-être son équipe est-elle tombée sur ce reportage de NBC où on nous montre que, pour parvenir à étancher leur soif de connaissances et se réaliser personnellement, d’anciens hassidim n’ont eu d’autre choix que de se défaire — et à quel prix ! — de l’emprise tentaculaire et étouffante qu’exerçaient sur eux leurs sectes.
Si, à court terme, Abraham Ekstein est prêt à jouer la carte du respect de l’accord avec le ministère de l’Éducation, à moyen et à long terme, il laisse entendre que lui et les siens remueront ciel et terre pour faire prévaloir leur position : faire en sorte que la formation religieuse qu’ils dispensent jouisse des mêmes lettres de noblesse que l’éducation québécoise. Le coulissier n’attend plus qu’une chose. Que sa communauté ait engrangé suffisamment de ressources pour passer à la grande offensive. Ses intentions et son plan sont résumés dans le rapport, page 161.
En matière de manigances, d’accusations outrancières, de déclarations carrément fausses, ce Satmar originaire d’Argentine — qui ne possède pas de diplôme d’études secondaires — est un expert.
En 2016, le lobbyiste nous y avait déjà préparés en faisant publier dans Le Devoir une lettre d’opinion qui aurait pu facilement être écrite par un arracheur de dents.
Ekstein prétendait que leurs yeshivas avaient toujours inclus les matières séculières dans l’enseignement ! Tiens donc ! Si elles respectaient déjà le Programme de formation de l’école québécoise, pourquoi, diable, tout ce tohu-bohu à propos de l’école à la maison ?
Dans cette même lettre, il affirmait aussi que leurs institutions
privées d’enseignement religieux n’étaient pas subventionnées par le gouvernement. C’est oublier qu’à Outremont, des écoles des sectes Belz et Skver qui ont un permis reconnu par l'état reçoivent toujours bel et bien des subventions. Par ailleurs, Abraham devrait peut-être lire le récent article du journaliste
Francis Vaille sur les largesses fiscales dont profitent encore les écoles religieuses juives orthodoxes.
Enfin, Ekstein avançait que l’abandon scolaire est presque inexistant dans leurs communautés, tout comme la criminalité.
Dans ces sectes ou le simple mot « décrochage » fait craindre la mort sociale (voyez la vidéo !) quand elle n’entraîne pas la mort tout court, on n’a pas trop de mal à croire que ces jeunes — programmés pour marcher au pas dès qu’ils savent mettre un pied devant l’autre — sont peu enclins à sécher ou à abandonner leurs cours religieux.
En ce qui concerne la criminalité, on espère bien que les rabbins ultraorthodoxes d’ici ne s’adonnent pas au trafic d’organes humains comme certains de leurs confrères du New Jersey ou encore à des « chaînes de montage du viol d’enfants » comme les dénonçait à Brooklyn le rabbin satmar Nuchem Rosenberg.
Mais puisque Abraham Ekstein veut jouer l’Immaculée Congrégation, rappelons-lui que dans son entourage proche, certains ont quelques souillures sur l’âme. Hersber Hirsch, directeur de la yeshiva qui a pignon sur rue au coin de Beaubien et Parc, est un ancien truand du gang mafieux de Mordechai Samet.
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Abraham Ekstein en compagnie de Hersber Hirsch, le directeur de la yeshiva au moment d’une visite surprise de la DPJ. |
Depuis le village de Kiryas Joel, 100 % satmar dans l’état de New York, le groupe a volé au moins 5,5 millions $ US par le biais de diverses escroqueries, notamment la collecte de prêts commerciaux et de crédits d’impôt frauduleux et la tenue de fausses loteries. Accusé de 29 chefs d’accusation, Hirsch a été condamné à 30 mois de prison. Ekstein le connait d’autant mieux qu’encore en 2017, une partie de cette yeshiva abritait l’entreprise Fidelity Payment Services ULC dont Abraham était administrateur secrétaire.
Si Ekstein aime bien clamer en ondes qu’il n’y a pas de Hell’s Angels dans leurs synagogues-centres communautaires-yeshivas, il n’est pas besoin d’éplucher le plumitif du palais de justice pour y dénicher des escroqueries. N’en prenons qu’un exemple qui fera tourner quelques têtes.
Depuis plus de 20 ans, dans le quartier, les dirigeants et administrateurs de certaines synagogues — qui servent aussi de yeshivas — pratiquent allègrement le trafic illégal d’alcool.
Après des années d’importation illégale d’alcools cashers et de schnaps à la banane, des escouades spéciales de la police ont fait des razzias à quelques reprises dans au moins trois congrégations ultraorthodoxes de notre patelin. Ils y ont saisi respectivement 700, 5 700 et 8 000 bouteilles.
Cela a valu aux dirigeants et administrateurs du clan Toldos Yakov Yosef de l’avenue Durocher d’écoper d’une amende de 20 000 $. La gang de Yetev Lev de la rue Hutchison s'en est payé une de 125 112 $ (elle doit encore 90 709 $). Quant à la clique du Young Israel of Montreal, elle a gagné le Jackpot en 2018 avec son « ticket » de 250 000 $. De belles rasades à avaler pour les Mohawks d’Outremont, n’est-ce pas ?
Mais revenons-en à l’éducation.
En lobbyiste assidu, on ne s’étonnera pas qu’en février 2020, Abraham Ekstein ait témoigné au palais de justice contre les prétentions du couple Yohanan Lowen et Shifra Wasserstein, ces survivants du camp de prières de Boisbriand qui poursuivaient le gouvernement pour ne pas avoir forcé les sectes ultraorthodoxes à respecter le programme obligatoire du ministère de l’Éducation.
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Le 17 février 2020, Alain Picard et Jacob Maman écoutant Abraham Ekstein expliquer au juge Martin Castonguay que le monde avait été créé il y a 5780 ans et que les dinosaures ne pouvaient pas avoir existé il y a 65 millions d’années. |
À peine 13 jours après le témoignage d’Ekstein en cour, c’est son collègue, le rabbin Gilbert Crémisi qui, lors d’une conférence publique, s’en est pris au couple Lowen-Wasserstein en ces termes: « Ce couple-là, ça fait plus d’une décennie qu’ils sont sortis [sic] de la communauté. J’aimerais bien savoir ce qu’ils ont fait pendant dix ans, à part d’être au bien-être social ». C’est vraiment ce qu’on appelle un coup en bas des tsitsit.
Un dénigrement aussi méprisable ne devrait certainement pas rassurer Mme Brabant qui craignait justement que cette méthode éducative puisse tuer dans l’œuf toute velléité de s'affranchir et de choisir un autre mode de vie à l’âge adulte !
Suffit pour Abraham. Passons rapidement à Jacob Maman et à Alain Picard.
Jacob Maman, secrétaire de l’AEJEM, est plutôt discret dans ses interventions publiques. Souvenons-nous simplement que l’Académie Yeshiva Toras Moshe qu’il dirige a longtemps refusé l’enseignement des matières profanes obligatoires au Québec et qu’encore aujourd’hui les quelque 16 tuteurs à son emploi n’ont aucune qualification en enseignement.
Sur une note, disons, plus... volatile, rappelons qu’au moment même où cette yeshiva de la rue Casgrain effectuait un bras de fer avec le gouvernement, on y égorgeait quelques centaines de poules dans la cour d'école pour célébrer le rite absolument éducatif des kapparot. On ne doute pas que les administrateurs de l’endroit qui abrite aujourd’hui le siège social de l’AEJEM aient respecté le règlement municipal 3344 qui interdit « la tuerie et l’abattage de volaille… en dehors des territoires spécifiquement assignés ».
Il reste Alain Picard, ce cher Alain. Ancien journaliste déchu, il a dû se recycler dans la défense monnayée des intérêts hassidiques. Peut-être vous souviendrez-vous qu’au moment où la communauté hassidique d’Outremont a été durement frappée par la pandémie, c’est Alain qui avait bidouillé la formule punch pas piquée des vers : « La COVID-19 n’est pas un virus religieux, c’est un virus laïc ». Ça méritait bien un petit 50 000 $, non ?
Jusqu’au 31 mai 2022, Picard a été agent politique pour le compte du Conseil juif hassidique du Québec. Aujourd'hui, même s'il a négligé de renouveler son inscription au registraire des entreprises, c'est sans aucune gêne qu'il persiste à mener un travail de lobbyiste auprès de l'AEJEM. La chercheuse principale de l’étude le sacre d'ailleurs « leader et acteur clé au sein de l’AEJEM ».
Picard le démarcheur me raconte qu'il continue à intervenir « pour des questions d'éthique personnelle ». Il ajoute: « J'ai toujours cru qu 'un débat devait se faire à partir de données les plus objectives possible ». Ekstein et son cénacle retors nous ont-ils jamais servi des données objectives? Woe! Woe! Woe! Capitaine Bonhomme!
Voilà pour les personnages directement impliqués dans l’approvisionnement de candidats et de témoignages destinés à ce rapport universitaire.
Comme Mme Brabant, nous aimons bien l’adage « Il faut un village pour élever un enfant ». Reste à savoir maintenant si on peut vraiment remplacer un village par les dirigeants d'une coterie intégriste.
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