Vroum! Vrouuuum! Les entendez-vous? À la ville centre, comme dans les 19 arrondissements de l’île de Montréal, les partis politiques ont commencé à rincer leurs moteurs en vue de la grande quadriennale du 7 novembre prochain.
La campagne est à peine lancée que déjà un premier retour de flamme vient de fendre l’air. C’est la machine Coderre qui s’est la première retrouvée avec un peu d’eau dans le gaz. Juste au son, on sait au moins qu’il ne s’agit pas d’un problème de Formule E.
Le 14 mai dernier, quelques heures seulement après avoir sacré Ali Nestor nouveau conseiller spécial en matière de sécurité publique, le Denis Nouveau devait retirer sa ceinture à l’ancien boxeur de 1,85 m et 72 kilos. Il venait d’apprendre que son poulain vedette faisait l’objet d’allégations de voies de fait et d’agression sexuelle de la part de son ex-conjointe. En prenant connaissance de la tuile qui tombait sur la tête de son rival, Valérie Plante a probablement (encore!) eu le sourire fendu jusqu’en arrière des oreilles.
Mais Plante, «l’homme de la situation» de 2017, peut-elle se permettre de rire, même sous cape? Pas sûr du tout. Surtout quand on sait que, contrairement à son rival, la mairesse sortante a délibérément fermé les yeux sur les déboires qui plombent la probité et la réputation de l’ultraorthodoxe Menachem, alias Max Lieberman.
En dépit des graves accusations de manœuvres dolosives (fraude) qui pèsent sur le lobbyiste hassidique, Valérie Plante n’a jamais exigé que Lieberman soit écarté du poste qu’il occupe au conseil exécutif de Projet Montréal/Outremont. C’est plus qu’étonnant. Parce que faire partie du conseil exécutif est tout sauf insignifiant. Ces happy few sont, entre autres élus par les membres du parti pour élaborer le programme, solliciter des adhésions et représenter l’arrondissement auprès des instances supérieures.
Quand le parti n’a pas le temps (ou l’envie?) de présenter un dossier à l’ensemble des membres, le maire peut recourir à son exécutif pour prendre des décisions délicates. À ce titre, Max Lieberman est impliqué à fond dans la gestion politique et organisationnelle de Projet Montréal. Il a toujours pesé de tout son poids pour favoriser ses coreligionnaires.
Pensons, par exemple, aux dossiers très controversés de la construction d’une nouvelle synagogue au 1260 Bernard, du projet secret d’une éventuelle synagogue sur le terrain public de l’Îlot Saint-Viateur, de l’instauration de la nouvelle politique de stationnement avec vignette à moitié prix pour les «anglophones pauvres d’Outremont», dixit Fanny Magini, la conseillère de Projet Montréal .
Que fait Projet Montréal du principe de précaution dans le cas de Lieberman? N’est-il pas essentiel pour des autorités publiques d’adopter des mesures pour se prémunir contre les risques liés à des gestes hautement répréhensibles?
Bien sûr, tant qu’il n’aura pas été condamné pour ces manœuvres dolosives pour la coquette somme 310 688 $, il doit être considéré comme innocent. Mais, quand on sait qu’en 12 ans, en plus ce cette histoire, Lieberman a été personnellement impliqué dans 21 causes judiciaires dont 17 en tant que défendeur, on se demande comment, dans le cadre de la lutte contre la COVID-19, Projet Montréal a pu lui confier 9 700$ pour que l’organisation ultraorthodoxe Chevra Hatzoloh dont il est le président (!) puisse soi-disant maintenir une ligne téléphonique de référencement pour les communautés juives?
Comparez donc la feuille de route d’Ali Nestor et de Menachem Lieberman, puis tirez vos propres conclusions.
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