Où Diable sont passés tous les défenseurs des animaux du Plateau Mont-Royal? Ceux qui étaient prêts à se faire poivrer pour forcer le boycottage des shampooings testés sur les yeux des lapins? Ceux qui conspuaient les chasseurs de phoques des Îles-de-la-Madeleine? On n’entend même pas celles qui, en novembre 2010, avaient dénoncé devant les élus du Plateau les mauvais traitements que la fourrière municipale Le Berger Blanc infligeait aux animaux de compagnie esseulés.
Soyons honnêtes. Cet été, il y a bien eu Christine Gosselin, la conseillère du district de Jeanne-Mance, pour lancer deux cris du cœur sur Facebook. «Il faut sauver la rainette faux-grillon!» et «Il faut sauver Private Minette!»
C’est bien peu quand on sait que ces jours-ci, c’est par centaines que de pauvres poules entassées comme des sardines sont empoignées par les ailes dans le fond de certaines cours d’école du Plateau (et d’ailleurs), avant de se faire «swinger» comme des hélicoptères, d’être égorgées vives et agoniser dans la douleur.
Vous n’avez jamais vu le traitement réservé à ces volatiles lors des préparatifs du Yom Kippur? Je vous invite à visionner la vidéo tournée par PETA (People for the Ethical Treatment of Animals). Vous apprendrez comment sont traités les 50 000 poulets qui servent à la cérémonie des Kapparot, à New York. Un carnage particulièrement dégoûtant et révoltant.
La cérémonie des Kapparot: les poulets expient les péchés commis par les hommes. |
De quoi s’agit-il donc? Au cours des dix Jours de Pénitence qui précèdent le Yom Kippour, la fête du Grand Pardon (le 4 octobre, cette année), les croyants de confession juive doivent demander à Dieu le pardon pour les fautes commises. Pour s’éviter de subir les foudres du Créateur, les fidèles ont recours au rite des Kapparot . En faisant tournoyer une poule blanche autour de leur tête, les pécheurs souhaitent que les conséquences de leurs fautes soient transférées sur le poulet devenu un véritable bouc émissaire.
Dans le Mile-End, nous avons eu connaissance que des Kapparot ont été organisées dans une école et une garderie hassidiques, les 29 et 30 septembre.
La cour de l'école illégale de la rue Casgrain sert tantôt aux enfants, tantôt aux poules |
Le lundi 29 septembre, dans la cour de l’Académie Yeshiva Toras Moshe, située au 5669 Casgrain, un témoin a vu des hommes débarquer des caisses contenant de 100 à 200 poules destinées au rite des Kapparot. Il n’a pas pu photographier l’arrivage, mais le lendemain matin, deux hommes s’affairaient à désinfecter la cour d’école à grand renfort de bouteilles d’eau de javel et de jet d’eau sous pression (photo ci-haut).
Il fallait voir les fientes verdâtres et les restants de plumes être avalés par l’égout de la rue Casgrain, le 30 septembre 2014. |
Comme si ça ne suffisait pas que cette école illégale se foute des normes du ministère de l’Éducation, la voici qui bafoue le règlement municipal 3344 qui interdit «la tuerie et l’abattage de volaille, l’élevage, l’engraissement, la garde ou la vente de ces animaux vivants en dehors des territoires spécifiquement assignés». Les rabbins délinquants de cette école auraient-ils décidé d’offrir une formation en boucherie de détail à ses pieux élèves? En passant, en dépit des menaces des gouvernements qui se succèdent, cette yeshiva continue son petit bonhomme de chemin dans la plus parfaite illégalité.
Rue Jeanne-Mance, les cages à poules. |
Le mardi 30 septembre, ce fut au tour de la garderie du 5565 Jeanne-Mance de servir de basse-cour. Des dizaines de cages de plastique rouge (et basses!) renfermaient des poules entassées les unes sur les autres au soleil et vraisemblablement laissées sans soins. Sur place, les poulets vivants étaient disponibles à l’achat.
Qui osera prétendre que cette cour asphaltée tapissée de fientes de poulets puisse respecter les normes et directives des autorités sanitaires?
Qui osera prétendre que cette cour asphaltée tapissée de fientes de poulets puisse respecter les normes et directives des autorités sanitaires?
Certains demanderont peut-être s’il y a vraiment de quoi en faire tout un plat… à la salmonelle. Après tout, les lieux servent de prématernelle à des enfants qui, c’est bien connu, ne traînent jamais par terre et ne sont pas portés à se mettre les mains dans la bouche.
Kapparot dans une pouponnière |
Et si nous vous disions que ce rituel peut se faire jusque dans les pouponnières d'hôpitaux? Vous ne le croiriez pas? Ben alors, visionnez la courte vidéo.
Quant aux poulets, ils ne se souviennent déjà plus avoir été brassés et égorgés vifs! J'entends d'ici les élu-e-s du Plateau nous dire: «C'est quoi le drame? C'est kosher!».
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