samedi 12 novembre 2011

LE ZÈLE MODULÉ

« C’est incroyable ce qu’on a fait à notre pays depuis 30 ans... J'ai été en Gaspésie quand j’avais 16 ans. À partir de Trois-Pistoles, t’avais l’impression d’une terre battue par la mer et par le vent. Maintenant, s’tie, c’est une succession de p’tites maisons que t’aurais pu trouver à Terrebonne, à Laval qui se sont installées sur cette côte-là. Comment ça se fait qu’on n’a pas protégé plus que ça?... On a abandonné notre mode d’occupation du territoire qui était un mode de quartiers et de villages... Il y a dix ans, [ Gilles] Duceppe avait sorti un petit document donnant les 100 raisons pour construire le Québec. Il n’y en avait pas une qui faisait référence au pays physique. C’était la langue, l’emploi, les relations fédérales-provinciales, les juridictions. Je suis allé le voir et lui ai dit : M. Duceppe, voulez-vous construire un pays sur Internet? Y’est où le pays physique dans votre affaire? Quand est-ce que vous parlez de paysage, d’aménagement du territoire, de la façon de vivre dans les quartiers?»

Luc Ferrandez, en vedette dans le film République, un abécédaire populaire
Dans sa chronique de samedi, c'était au tour de Foglia de décrire l'endroit où il avait donné rendez-vous à trois jeunes slamers: «[ Au métro Angrignon] prenez le boulevard Newman jusqu'au boulevard Dollar, pas loin y'a un café, me souviens plus de son nom, mais vous ne pouvez pas vous tromper il est dans la cour d'un magasin de vitres d'autos, y'a aussi un Jean Coutu pas loin, combien on parie que ce Jean Coutu-là bat les records des ventes d'antidépresseurs de toutes les pharmacies de toute l'Amérique du Nord?»

Les promenades de la Cathédrale, rue Sainte-Catherine


Non seulement les architectes ne pourront pas contredire le maire Ferrandez lorsqu'il affirme qu'il n’y a pas d’endroits au Québec où tu peux rouler pendant une heure et dire que tu trouves ça beau, mais ils devront admettre que Ferrandez est très très gentil. Une heure en bagnole? Ben voyons donc. On n'est même pas capable de faire 5 minutes à vélo ou 15 minutes à pieds à Montréal sans rencontrer des horreurs monumentales.
Mile-End: Immeuble de Rosdev photographié depuis le stationnement du Home Depot de la rue Beaubien.
Entendons-nous. Il y a de très beaux immeubles dans la métropole, mais ils sont si parcimonieusement parsemés le long de nos rues «asphaltées» qu'il faut choisir les tronçons de rues pour ouvrir les yeux et apprécier le paysage bâti.

On a le droit de fantasmer, mais ce n'est pas demain que Montréal pourra rivaliser avec Barcelone ou même Milan.
La promenade (à vélo) de la cathédrale de Milan
Évidemment, c'est assez cochon de comparer la «Catherine» avec le centre historique d'une grande ville européenne. On n'est pas dans les mêmes ligues.



Aussi, plutôt que de jouer à la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf, contentons-nous de prendre des bouchées raisonnables
. Pensons, par exemple, à la pub qui pollue nos espaces publics.
Projet Montréal a pris l'engagement de réduire la pollution visuelle dans nos milieux de vie. Alex Norris, conseiller de la Ville pour le Mile-End a déjà dans sa mire les envahissants panneaux publicitaires extérieurs juchés sur nos toits.



Immense pub de Twin Set vue depuis le toit de la cathédrale de Milan.




Pub sociétale incitant à l'utilisation du transport en commun, aux coins de Fairmount et avenue du Parc. Norris fera-t-il une exception pour celle affiche qui fait la promotion d'une valeur qui lui tient à cœur?



En septembre 2010,
le spartiate conseiller de Projet Montréal s'était donné un an pour les démanteler du territoire de son arrondissement. Ça aurait certainement fait du bien à nos cerveaux déjà massivement irradiés par le bombardement d'images de surconsommation. Mais ne nous faisons pas d'illusions. Plus de 14 mois plus tard, on peut encore dire que ce n'est pas demain que notre ciel sera déclaré «No pub's land», car les publicitaires n'ont pas l'intention de le laisser démanteler leurs échafaudages sans réagir.
En attendant la fin de ce bras de fer, Alex Norris a choisi de sévir au ras des pâquerettes.
Le 12 août dernier, M. Norris écrivait une lettre aux propriétaires du nouveau A & W
qui allait bientôt ouvrir ses portes au coin des rues Saint-Denis et Mont-Royal.

Éminemment sensible au raffinement et à l'esthétique dans son arrondissement,
le conseiller y dénonçait «la laideur et le mauvais goût de l'enseigne commerciale temporaire» du commerce de restauration rapide. Norris terminait sa lettre en ces termes: «Si vous êtes absolument déterminés à vous installer dans notre quartier, je vous prie de le faire de façon plus respectueuse de nos citoyens et de notre architecture patrimoniale.» Et vlan! Quelle jouissance de voir un élu dire sa façon de penser à un illettré du design qui ose enduire ses vitrines d'une pellicule orange Crush.

C'est qu'il n'a pas froid aux yeux, notre ami Norris. Que ce
franchisé ait souhaité soustraire aux yeux des passants les travaux de rénovation jusqu'au jour de l'ouverture ou qu'il ait prévu boucher ses vitrines pour de bon, ça ne semblait faire aucune différence aux yeux du conseiller de ville. Même le fait que la réglementation municipale ne lui donnait aucune autorité pour intervenir (c'est l'arrondissement qui me l'a confirmé), Alex avait décidé de lui passer un savon et de le réprimander vertement.
Un excès de zèle, non seulement on peut comprendre ça de la part d'un être passionné qui souhaite ce qu'il y a de mieux pour ses électeurs, mais on peut même l'applaudir. Ce qui est un peu plus difficile à accepter, c'est de voir ce même élu donner franchement l'impression que son zèle est modulé selon l'estime qu'il a (ou n'a pas) pour le commerçant ou le propriétaire fautif.

Il est où le conseiller Norris lorsque des
intégristes investissent tantôt légalement, tantôt illégalement des immeubles du Mile-End sans agir de façon respectueuse de ses citoyens et de notre architecture?

On aimerait bien ça mettre la main sur des
communiqués publiés sur le site de son parti où Alex s'adresserait avec autant d'intensité et de détermination à l'égard des Aaron Drazin, Michael Rosenberg et autres propriétaires des immeubles des communautés hassidiques qui font preuve d'une bien plus grande insouciance et de beaucoup moins de respect des citoyens que le franchisé du A & W de la rue Saint-Denis. Ce dernier, au moins, ne donnait pas à ses vitrines une allure de taudis en décrépitude.

Mais peut-être est-ce trop demander. Après tout, le retour sur investissement électoral du proprio de A&W ne fait pas le poids avec celui que peut offrir une secte d'intégristes religieux.


Depuis près de cinq ans, les vitrines de l'ancien restaurant La Grand-Mère Poule sont tapissées de papier kraft sans qu'Alex Norris ne s'insurge.








Quelqu'un peut-il se risquer à nous dire depuis combien d'années la synagogue (officiellement centre communautaire hassidique) au coin de Van Horne et Parc nous fait bénéficier de ses vitrines crados sans soulever l'indignation d'Alex Norris?







Sur l'avenue du Parc, un local aussi ragoutant que sans permis pendant une longue période.








Avouez que c'est chic et respectueux des résidents de la rue Jeanne-Mance.




Peut-être que je devrais inviter Alex à m'accompagner au cinéma du Parc, le 19 novembre. On y présentera Urbanized, le film de Gary Hustwit qui traite de l'organisation des villes et de leurs problèmes. Alex, si tu veux, on s'arrangera pour y aller avant Gérald Tremblay. It's a deal?


16 commentaires:

Luc Forest a dit…

Bonjour,

Heureusement qu'il nous reste le Westmount et le Outremont d'en haut pour voir quelque chose de beau à Montréal. C'est vrai que le Québec peut être laid longtemps en titi quand on roule en voiture. J'en ai honte. Quel ennui de voir les maudites tites cabanes en déclin d'alluminium et ou en PVC blanc, beige qui nous empeste la vue et rendent le paysage si drabe de la frontière des USA à la Gaspésie où là, c'est encore pire. Mais c'est tellement propre... Rouler à vélo à Montréal nous en fait voir des affaires toutes croches et des bâtisses qui tombent en ruine et on ne parle pas ici des infrastructures routières ni des rues toutes trouées qui heureusement, elles, nous obligent à constamment regarder où on roule ce qui nous fait oublier les horreurs qui nous entourent. Quand j'ai envie de changer de décor et de voir quelque chose de beau, je roule vers Outremont. Mais là aussi, malgré tout, ma vue est constamment agressée par les nombreux taudis en ruines qui se trouvent à travers les maisons bien entretenues qui les entourent. Je parle bien sûr ici de ces plus que nombreuses synagogues qui poussent partout comme des champignons toxiques là où il ne devrait y avoir que de magnifiques maisons bien entretenues, élégantes et esthétiquement des plus jouissives pour la vue que je souhaite avoir en me rendant aussi loin de chez moi. Je dois donc me taper les côtes qui mènent vers Outremont d'en haut pour enfin pouvoir jouir pleinement de mes 2 yeux parce qu'il y trop de synagogues en ruine partout dans le Outremont d'en bas. Comme si déjà on en avait pas assez de voir des bâtisses en ruines à Montréal, pas besoin d'en rajouter là où en principe il ne devrait y en avoir aucune. Ce qui me porte à penser que: Montréal vraiment ça fait dûr en titi et qu'on a un maudit bout de chemin à faire avant de pouvoir se comparer à Barcelone ou Milan.

M. Rigault a dit…

CSi mon souvenir est exact, la synagogue (officiellement centre communautaire hassidique) au coin de Van Horne et Parc nous fait bénéficier de ses vitrines crados depuis au moins 1990, avant ça, il me semble bien que c'était une brocante. À cette époque je passais devant à tous les jours pour me rendre à l'école Stanilas par la correspondance entre les autobus 80 et 161. Je me souviens quand la brocante a fermé ses portes on s'est dit, ma soeur et moi, enfin, ils vont faire quelque chose de mieux et puis non, ça s'est avéré être pire. C'est passé d'un lieu moribond à un lieu en loque.

POur ce qui est de M. Norris, j'ai eu le malheur de voter pour lui. Je l'ai même fréquenté à la garderie lorsque nos enfants y étaient et je me rends compte que c'est un démagogue fini qui a perdu tout mon respect.

Pierre Lacerte a dit…

À la suite de la publication de cette chronique, un citoyen m'a écrit ceci:
"J'ai parlé à M. Norris pour lui demander de faire le même type de démarche qu'avec A&W pour la mère poule et les autres. Il m'a dit qu'il n'y a pas de règlement pour le contenu interne. Alors je l'ai invité à faire une demande (style invitation) pour remplacer le papier par, au moins, des rideaux. Il m'a dit qu'il allait envoyer une lettre".

Ne trouvez-vous pas extraordinaire que selon qu'une saloperie soit collée sur la face interne ou externe d'une vitre de 4,5 millimètres d'épaisseur, les autorités municipales peuvent critiquer publiquement et allègrement le comportement antisocial de quelqu'un ou doivent prendre leur trou et laisser faire?
Si le respect des citoyens et de l'architecture patrimoniale ne tient qu'à l'épaisseur d'une vitre, ça ne vaut pas cher.

Alex Norris a dit…

Monsieur Lacerte,

Nonobstant votre obsession pour tout ce qui concerne la communauté hassidique, ce ne sont pas que des commerces de cette communauté qui couvrent parfois de papier l'intérieur de leur vitrine. Par exemple, vous n'avez qu'à jeter un coup d'oeil aux fenêtres de l'ancienne tabagie Multimags du boulevard Saint-Laurent (juste au sud de la rue Prince-Arthur), qui, elles aussi, sont couvertes de papier en ce moment. Cela étant dit, il est vrai que l'apparence des façades que vous dénoncez laisse beaucoup à désirer. Il s'agit malheureusement d'aménagements intérieurs sur lesquels l'arrondissement n'a aucun pouvoir. Malgré cela, notre administration est intervenue auprès de certains commerçants hassidiques afin des les inciter à améliorer l'apparence de leurs bâtiments commerciaux ou industriels. Il y a quelque temps, par exemple, je me suis plaint directement à Monsieur Rosenberg de l'état du bâtiment industriel abandonné qu'il possède à l'angle de la rue Van Horne et de l'avenue du Parc. Il m'a répondu qu'il avait des difficultés à obtenir un permis pour remplacer les fenêtres du bâtiment. Je sais qu'un permis a été émis depuis et les travaux semblaient avoir commencé la dernière fois que j'ai vérifié. Par ailleurs, à la suite d'une plainte d'un citoyen du Mile End, j'ai été en contact plus récemment avec les gens qui se sont installés dans l'ancien restaurant La Mère Poule pour les encourager à remplacer le papier kraft qui se trouve dans leurs fenêtres par des rideaux ou quelque chose d'autre qui serait un peu moins désagréable à regarder. Ils m'ont répondu qu'ils allaient installer des rideaux à la suite des rénovations qui sont actuellement en cours, des rénovations qui devraient se terminer d'ici 8 semaines, m'a-t-on dit. Nonobstant cet engagement, j'ai suggéré qu'il serait opportun d'enlever dès maintenant le papier dans les fenêtres. Morale de cette histoire : il n'y a absolument pas «deux poids, deux mesures» en ce qui concerne mes interventions concernant ce genre de dossier. Lorsque des citoyens m'interpellent, j'interviens en leur nom pour essayer d'encourager les propriétaires de bâtiments -- quelle que soit la communauté ethnique ou religieuse à laquelle ils appartiennent -- à mieux entretenir leur bâtiments et, le cas échéant, à mieux respecter leur caractère patrimonial.

Par ailleurs, et de manière plus générale, j'ai constaté que vous dénoncez fréquemment des gens de la communauté hassidique, et la communauté hassidique en général. Ne croyez-vous pas qu'il y a aussi des bonnes choses qui se font dans cette communauté? Et qu'il y a de mauvaises choses qui se font ailleurs? Comme je vous l'ai déjà dit en personne, je crois que vous auriez beaucoup plus de crédibilité si, parfois, vous trouviez quelque chose de positif à dire concernant cette communauté.

Alex Norris
Conseiller de la Ville
District du Mile End

Mariclaude Ouimet a dit…

Il y a un peu plus d'un an, j'avais envoyé un courriel (avec photos) aux élus du Plateau pour me plaindre des vitrines de la Vieille Mère Poule et du local Van Horne/Parc. Je parlais de pollution visuelle et je demandais un peu plus de respect et d'entretien de ces bâtiments !

On m'a répondu que, maheureusement, l'arrondissement ne pouvais absolument pas forcer un propriétaire à entretenir un immeuble et à enjoliver ses vitrines....

Norris s'insurge contre du camouflage temporaire mais refuse de sévir contre du camouflage permanent ?

Mariclude Ouimet a dit…

''Il y a quelque temps, par exemple, je me suis plaint directement à Monsieur Rosenberg de l'état du bâtiment industriel abandonné qu'il possède à l'angle de la rue Van Horne et de l'avenue du Parc. Il m'a répondu qu'il avait des difficultés à obtenir un permis pour remplacer les fenêtres du bâtiment.'' (Alex Norris, le 16.11.11 à 17h05)

Depuis quand M. Rosenberg a-t-il besoin d'un permis ?

Pour remplacer quelles fenêtres ? Il n'y a plus de fenêtres depuis des siècles, il n'y a que des trous !

''Par ailleurs, et de manière plus générale, j'ai constaté que vous dénoncez fréquemment des gens de la communauté hassidique, et la communauté hassidique en général. Ne croyez-vous pas qu'il y a aussi des bonnes choses qui se font dans cette communauté? ''(Alex Norris, le 16.11.11 à 17h05)

M. Norris reproche à M. Lacerte de ne dénoncer que le côté négatif, ce qui est totalement faux: M. Lacerte dénonce uniquement les irrégularités et les illégalités commises par cette communauté. Irrégularités et illégalités malheureusement entérinées par nos élus municipaux !

J'attend impatiemment de M. Norris la liste '' des bonnes choses qui se font dans cette communauté '' ... pour la société québécoise.

Pierre Lacerte a dit…

M. Norris,

Je n'ai jamais prétendu que seuls les dirigeants de la communauté hassidique étaient irrespectueux du patrimoine et des citoyens. Ce serait le comble. Je dis que c'est probablement la seule communauté à l'égard de laquelle les élus municipaux (tous partis confondus) marchent sur des oeufs lorsqu'il s'agit de les contraindre à respecter les règlements en vigueur. Vous craignez tellement qu'ils vous traitent de racistes que vous avancez les fesses serrées chaque fois que ça coince avec les dirigeants de cette communauté intégriste.

Vous êtes pas mal plus prompts à pointer les A&W et à qualifier d'intolérants les citoyens qui sont obligés de se plaindre pendant des mois, voire des années avant que vous ne sortiez de votre torpeur. Et encore, vous le faites de reculons et à contrecœur.

Vous avez réussi à trouver un commerce au coin de Saint-Laurent et Prince-Arthur dont les vitrines sont couvertes de papier "en ce moment". Bravo! Nous pouvons vous en trouver dix qui, dans un rayon de trois rues de chez nous, ont leurs vitrines tapissées de papier kraft non pas seulement "en ce moment", mais depuis un, deux, voire cinq ans! Et, cerise sur le sunday, certains avaient pignon sur rue sans le moindre permis. Pour mal faire, il s'agissait d'établissements hassidiques.

Je vous défie d'en trouver autant qui se trouvent dans la même situation "d'irrespect" (c'est votre terme) sur l'ensemble du Plateau, tous groupes ethniques ou confessions confondus.

Vous voulez parler du cas de l'immeuble de l'ancienne Mère Poule? Good. Il s'agit justement d’un de ces cas où ils ont fait la fête plusieurs années sans même détenir de certificat d'occupation.

Vous dites que leurs travaux de rénovation seront terminés dans huit semaines? Je veux juste vous faire remarquer que le permis de transformation que vos inspecteurs les ont forcés à aller se procurer date du 16 septembre 2010 et qu'il devient "périmé et nul le 15 mars 2011 si les travaux ne sont pas poursuivis avec diligence jusqu'à ce qu'ils soient complètement terminés"

Quelle date sommes-nous aujourd'hui, M. Norris? Si ça ne vous fait rien, on repassera pour la diligence!

Puisque vous parlez de M. Rosenberg, je vous rappelle que votre chef, M. Richard Bergeron et d'autres élus du Plateau (vous avez brillé par votre absence!) ont fait la tournée d'immeubles problématiques en ma compagnie, le 5 août 2010. M. Bergeron avait été impressionné par l'état lamentable de l'immeuble industriel abandonné que M. Rosenberg possède à l'angle de la rue Van Horne et de l'avenue du Parc. Ça fait déjà belle lurette qu'il a obtenu un permis pour changer ses fenêtres. Vos services se sont entendus avec lui sur un type de fenêtres. Ça doit faire un bon petit bout de temps que vous n'avez pas vérifié le dossier. Allez jeter un coup d’œil et dites-nous où en sont aujourd'hui ses "travaux".

En passant, M. Norris, ça fait depuis 2007 que nous avons avisé le chef de division du service des Permis et inspections du Plateau du fait que le 2e étage de la synagogue de M. Rosenberg (5253 Hutchison) avait été transformé illégalement et sous de fausses représentations en classe religieuse. Vous-même en avez été avisé à différentes reprises. Qu'avez-vous fait à la suite de ces plaintes répétées? Strictement rien. On ne touche pas M. Rosenberg, n'est-ce pas?

Redites-moi sans rire qu'il n'y a pas du deux poids, deux mesures dans vos interventions (ou absence d’interventions).

Pour le reste, je vous ferai remarquer que ce n’est pas notre crédibilité qui est ici en cause, mais bien plutôt la vôtre. C’est à vous qu’il revient de faire preuve de crédibilité et d’équité. Lorsque vous agirez de façon convenable, n’ayez crainte, nous rendrons à César ce qui appartient à César.

Maria Soriano a dit…

La communauté juive de Montréal a contribué des apports extraordinaires à notre ville et notre société, au plan des arts (littérature, arts visuels, musique etc) des sciences (notamment un Prix nobel de la médecine cette année) et de la justice sociale (soulignons ce fameux Bain Schubert, oeuvre d'un conseiller municipal progressiste d'origine juive qui cherchait à améliorer le lot des familles ouvrières de "la Main" et Léa Roback, que je connaissais bien.

Mais les intégristes, de quelque foi que ce soit, ne contribuent pas grand'chose et dans ce cas-ci, leur misogynie horrible tranche avec la scolarisation élevée des femmes, comme des hommes, dans les communautés juives partout au monde.

Alex Norris a raison qu'il y a bien d'autres fautifs, mais on en note beaucoup dans cette communauté, peut-être à cause de sa situation dans les quartiers d'Outrement et de Mile-End où la plupart des gens (les Juifs autant que les gens d'autres origines) sont très fiers de leur habitat.

Moi, je continue à soutenir Projet Montréal parce qu'il demeure le parti qui a le plus à coeur l'amélioration du cadre urbain, de favoriser les moyens de transport actifs et collectifs, le verdissement etc, et de promouvoir la justice sociale (et selon moi cette justice comprend l'égalité des femmes et des personnes LGBT).

Il est évident qu'il faut défendre les Chassidim, comme toute personne peu importe ses croyances politiques ou religieuses, du racisme et de la discrimination, mais d'autre part ils et elles doivent participer à la société québécoise et ne pas s'isoler dans des ghettos archaïques.

La société québécoise a vraiment fait fausse route en accordant des subventions à des écoles confessionnelles (chrétiens, musulmans, juifs ou autres) qui ne respectent pas la Charte québécoise et notamment l'égalité des femmes et des hommes.

Alex Norris a dit…

Monsieur Lacerte,

Vous affirmez vraiment que notre administration n'ose pas sévir quand des membres de la communauté hassidique violent nos règlements? Premièrement, je vous répète qu’aucun règlement n’interdit le papier kraft dans les vitres et que si nous tentons tout de même de décourager cette pratique, rien ne nous permet de sévir en cas de refus. Deuxièmement, il est totalement faux que notre administration n'ose pas sévir en cas de manquement aux règlements par des membres de la communauté hassidique – et vous le savez bien. Je vous invite à relire, par exemple, ce reportage sur le jugement d'outrage au tribunal que nous avons obtenu contre une congrégation hassidique qui a refusé d'obtempérer à une ordonnance relative à l’occupation illégale d’un bâtiment. http://fr.canoe.ca/infos/regional/montreal/archives/2011/07/20110728-121608.html

Quant au bâtiment industriel vacant situé au nord de l'avenue Van Horne et à l'ouest de l'avenue du Parc, je suis passé revoir le site en personne aujourd'hui, et il est vrai que les travaux n'ont pas avancé au rythme que j'aurais souhaité. Je m'informerai auprès de notre direction des permis et inspection afin de déterminer pourquoi les choses semblent avancer si lentement. Ce retard est regrettable mais quelle qu'en soit la raison, elle n'est pas liée au fait que le propriétaire est un membre de la communauté hassidique. Soyez assuré que les inspecteurs de notre arrondissement, ainsi que notre équipe d'élus, ne font aucune distinction selon les origines ethniques, religieuses ou culturelles des personnes qui contreviennent à nos règlements.

Quant à mon absence de la tournée du quartier que vous avez faite avec Monsieur Bergeron le 5 août 2010, elle résultait du fait que j'étais en vacances à l'extérieur de la ville à ce moment-là – les premières vacances que j'ai prises avec ma famille depuis mon élection en 2009.

Par ailleurs, je remarque que vous avez souligné les origines non francophones de certains membres ou sympathisants du groupe Les Amis de la rue Hutchison. J'aimerais savoir en quoi il est pertinent de souligner ce fait, d'après vous. J’ai observé que la très, très grande majorité des gens du quartier n'ont pas ces préjugés et évaluent les faits sans tenir compte des origines culturelles des personnes concernées.

Alex Norris
Conseiller de la Ville
District du Mile End

Jean-Marc Corbeil a dit…
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Pierre Lacerte a dit…

Monsieur Norris,

Où avez-vous lu que j'accusais votre administration de ne JAMAIS sévir quand des membres de la communauté hassidique violent nos règlements? J'ai dit que les élus municipaux (TOUS PARTIS CONFONDUS) marchent sur des œufs et ont les fesses serrées lorsqu'il s'agit de contraindre cette communauté à respecter les règlements en vigueur.

Vous me parlez de l'injonction que votre administration a obtenue contre le dortoir illégal de la synagogue du 5555 Hutchison. Au cas où vous l'ayez oublié, M. Norris, dans ma chronique du 14 mai 2011, j'ai personnellement félicité le maire Ferrandez «d'avoir fait ce que tous ses prédécesseurs auraient pourtant dû faire depuis belle lurette». (http://accommodementsoutremont.blogspot.com/2011/05/une-lumiere-au-bout-du-tunnel.html). En même temps, dois-je vous dire quelle énergie incroyable les citoyens auront du déployer pour que quelque chose commence enfin à bouger un peu?

J'avais bien compris qu'il n'y avait pas de règlement interdisant le papier kraft dans les vitrines. Je déplore cette absurdité qui fait que l'épaisseur d'une simple vitre paralyse toute action des élus. Entre nous, qu'il soit collé sur la face intérieure ou extérieure d'une vitrine ne rend pas la situation plus acceptable. Nous aimerions bien prendre connaissance de ce que vous avez réellement fait dans CHACUNE de ces situations pour «décourager cette pratique». Si vous le leur avez vraiment demandé, comment se fait-il qu'ils vous envoient promener, vous qui avez tout fait pour les accommoder lorsqu'ils ont voulu une dérogation de zonage pour agrandir une de leurs synagogues?

Vous me demandez quelle est la pertinence de souligner le fait que les Friends of Hutchison Street qui ont pris position en faveur de l'agrandissement de la synagogue ultraorthodoxe sont pratiquement tous anglophones. C'est moi qui vous pose la question. J'ai été franchement surpris de ce clivage (gap)tranché au couteau que je croyais d'une autre époque. Que faut-il y voir? Une solidarité linguistique avec les ultraorthodoxes qui sont unilingues anglophones? Tous ces «progressistes» qui prêchent la démocratie, l'égalité des sexes, la non-discrimination à l'égard des homosexuels préfèrent-ils appuyer des théocrates sectaires plutôt que leurs « autres » voisins? Je n'ai pas de réponse. Je constate simplement que plusieurs d'entre eux ont eu le même réflexe que vous, M. Norris: ils ont parlé de racisme et d'antisémitisme. Peut-être n’est-ce qu'une triste coïncidence.

Pierre Lacerte a dit…

J'oubliais un truc, Monsieur Norris...

Sauriez-vous nous dire si l'exemption de taxe dont le dortoir illégal a joui pendant toutes ces années en dépit de son illégalité a été levée? Avez-vous entrepris des démarches pour récupérer ces sommes dont la collectivité a été privée?

Pouvez-vous nous confirmer que le dortoir illégal est bel et bien désaffecté et que l'immeuble est en voie de retrouver sa vocation résidentielle?

Mariclaude Ouimet a dit…

''Quant au bâtiment industriel vacant situé au nord de l'avenue Van Horne et à l'ouest de l'avenue du Parc, je suis passé revoir le site en personne aujourd'hui, et il est vrai que les travaux n'ont pas avancé au rythme que j'aurais souhaité'' (Alex Norris,17.11.11.)

Cet immeuble est maintenant (et depuis plusieurs mois) ouvert aux 4vents et à tous et chacun ! Et le stationnement sert encore et toujours de terminus officiel pour les autobus intercité hassidiques (Mtl-New-York-Mtl) à chaque semaine.

J'ose espérer que M. Norris a regardé de l'autre côté de la rue pour admirer dans toute sa splendeur le fameux centre communautaire/synagogue dont on a découvert il y a quelques mois qu'on y cultivait du pot (casher, j'espère !!!)au second étage.
M. Norris étant allergique à la laideur des vitrines et préconisant le respect de l'architecture des bâtiments est sûrement encore sous le choc visuel de cet immeuble !

Écrira-t-il une lettre d'indignation aux propriétaires avant les prochaines élections ?

Histoire à suivre.........

Pierre Lacerte a dit…

M. Norris,

Vous n'avez vraiment pas eu l'air d'apprécier ma remarque à l'effet que la quasi totalité des membres ou sympathisants du groupe "Les amis de la rue Hutchison" sont des anglophones.

J'ai peut-être un début de réponse pour vous. Lisez "Sorry I don't speak french", un article que la journaliste Émilie Dubreuil a publié dans Urbania en 2009:
http://urbania.ca/canaux/chroniques/76/sorry-i-dont-speak-french

Il ébranle en partie votre affirmation voulant que "la très grande majorité des gens du quartier n'ont pas ces préjugés et évaluent les faits sans tenir compte des origines culturelles des personnes concernées"

Mariclaude Ouimet a dit…

Monsieur Norris,

Le permis de rénovation périmé, qui est affiché sur la porte adjacente à l'ancien resto La Grand-Mère Poule, concerne uniquement le 2ème étage.

Il n'y a aucun permis affiché pour les rénovations qui ont lieu depuis un bon bout de temps au rez-de-chaussée.

Les propriétaires ont-ils finalement un permis d'occupation pour ce local ?

Martin Gamache a dit…

Il est facile pour les anglophones de se dire "tolérants" des autres cultures: leur langue n'est pas menacée de disparition, eux!