lundi 19 avril 2010

LE LOBBY DE LA PEUR

Comment Diable! les dirigeants hassidiques peuvent-ils se permettent de faire à peu près tout ce qu'ils veulent sans être embêtés par les autorités politiques. Avouez que c'est un mystère. Ils ont beau bafouer les lois, ignorer les règlements et faire litière des codes qui s'appliquent au reste de la société, ça passe comme dans du beurre.
La rue Hutchison fermée par le "clan" Rosenberg pour une fête privée. De gauche à droite, Michael, Martin et David, trois générations de Rosenberg dansant, entourés de fidèles. Cliquer sur la photo pour zoomer.

Ça fait plus d'un demi-siècle que plusieurs de leurs écoles fonctionnent en toute illégalité. Pourtant, encore aujourd'hui, it's Torah as usual! Ça fait 28 ans que la synagogue du 1030-1032 Saint-Viateur opère en contravention du règlement de zonage. N'empêche que les fidèles font toujours trempette dans leur mikvé (bain rituel). Ça fait six ans que la synagogue du 5555 Hutchison tient une "auberge de jeunesse hassidique" en dépit de l'interdiction formelle de la Ville. Ce soir, lorsqu'ils fermeront leurs petits yeux, les 60 adolescents de New York qui y crèchent vont roupiller du sommeil du juste.

Même les jugements de cour semblent ne valoir guère plus que le papier sur lequel ils sont livrés. À la fin des années 1980, par exemple, la secte Amour pour Israël avait acquis l'édifice au coin des rues Durocher et Lajoie pour, soi-disant, en faire une croissanterie cachère. En 1999, Alex Werzberger, le porte-parole hassidique admettait ouvertement dans un reportage incriminant (cliquer ici pour l'écouter) que la "croissanterie" était en fait une synagogue illégale et que la secte avait usé de fausses représentations pour l'implanter dans une rue strictement zonée résidentielle. "C'était toujours l'espérance que le zonage allait être changé", avouait Werzberger. Aujourd'hui, 20 ans après le début de cette saga rocambolesque, les intégristes ont-ils digéré le jugement leur ordonnant de fermer boutique? Vous voulez rire.

Malgré son abandon apparent, plusieurs citoyens confirment que "l'ancienne" synagogue n'accueille pas que des fantômes. Les fenêtres sont enduites d'une pellicule de plastique, certes, mais à l'intérieur, l'éclairage, les tables, les chaises et les restes de festin aperçus entre les craques témoignent des activités religieuses clandestines qui s'y déroulent encore, plus de dix ans après sa fermeture forcée par les tribunaux. Reste à savoir si les squatteurs sont ceux de la secte Amour pour Israël ou de celle qui s'est récemment fait prendre pour contrebande d'alcool?

Cliquer sur la photo prise le 21 mars 2010 pour accéder à trois prises de vue.


Coriace, la secte! Et toujours pas d'autorités en vue pour prendre le taureau par les cornes!

La semaine dernière, je me suis replongé dans un essai qu'un de mes enfants doit lire pour l'école. C'est La Peur, de Jean-Charles Harvey. J'ai trouvé dans ce réquisitoire contre l'emprise du cléricalisme sur la société québécoise d'après-guerre, une piste d'explication de l'inertie de nos élus qui restent bras ballants devant "l'omnipotence" des intégristes.

Pas question de vous assommer avec ce pamphlet qu'avait prononcé Harvey en 1945 à l'Institut démocratique canadien de Montréal. Mais dans le contexte actuel, je ne peux résister à vous faire partager ces quelques lignes glanées dans son réquisitoire contre l'emprise du cléricalisme sur la société de l'époque:

"Quand un gouvernement adopte des lois imparfaites, par­fois absurdes, dans le seul but de plaire à la puis­sance cléricale, il n'est pas libre : il a peur;"Quand ce même gouvernement recule devant l'adoption de certaines mesures essen­tielles au progrès, parce qu'il importe de ne pas déplaire au power behind the throne, il n'est pas libre : il a peur;

"Je vois une question dans vos yeux. « Que voulez-vous que nous fassions? » me demandez­-vous. Je vous demande simplement de savoir prendre des risques et de vous tenir debout."
Ayoye! Avouez que dans notre ère de surconsommation où l'individualisme est devenu la valeur suprême, ces propos n'ont pas pris une ride. Ils nous arrivent comme un uppercut au menton.

Comme nous, nos politiciens ont peur. Peur de perdre leurs privilèges, leurs gadgets, leur "pouvoir". Voilà ce qui se passe, messieurs, dames. Nos politiciens ont les quételles devant un bloc intégriste. Se sentent-ils coupables? Sont-ils cupides? Possiblement un peu des deux. En tout cas, ils semblent plus préoccupés par leurs visées électoralistes à courte vue que par les conséquences à long terme de leur bonasserie et de leur laxisme ahurissant face à des lobbies religieux puissants. Comme Harvey, nous pourrions souhaiter qu'arrive un jour où nous pourrons "faire la différence entre l'autorité spirituelle et la domination économique".



Parlant de lobby puissant, avez-vous eu la chance de voir l'émission Une heure sur Terre, le 9 avril dernier? Le reportage intitulé Le Canada sous influence - Le poids du lobby juif pro-Israël au Canada nous montre les liens de plus en plus étroits qui se tissent entre des groupes de pression, comme le B'nai B'rith, et la droite conservatrice canadienne. D'ailleurs, dans notre patelin, Michael Rosenberg en est un exemple parfait.


Cliquer sur la photo du parlement fédéral pour suivre certains ténors de ce lobby

Un reportage tout simplement saisissant. On nous résume, entre autres, l'incroyable tourmente qui, depuis janvier 2010, secoue Droits et Démocratie, un organisme public canadien destiné à la promotion des droits humains dans le monde, mais qui, actuellement étouffe systématiquement les organismes d'aide qui osent se plaindre de la politique de droite du gouvernement israélien. Bref, voilà un documentaire qui permettra à plusieurs citoyens de répondre aux interrogations qu'ils se posent depuis déjà belle lurette.Ils comprendront aussi d'où provient le gros nuage noir qui fait pleuvoir des accusations d'antisémitisme sur tout ce qui respire. Parlez-en à Guy A. et Dany qui se font chauffer les fesses par Ian Halperin qui est passé à Tout le monde en parle dimanche dernier.

Cliquer sur la photo pour lire l'article de Nathalie Petrowski



3 commentaires:

Anonyme a dit…

Quand vous achetez les dettes publiques et que cela vous procure presque 20M$ millions d'intérêts PAR JOUR sur le dos des citoyens, il est presque normal que le pays vous appartienne.

Quand on est plus fort que la police c'est pas normal...quand ont est plus fort que les gouvernements c'est une forme d'hégémonie. Et, quand le citoyen se ferme les yeux parce qu'il a assez de bébelles pour s’amuser dans sa cour, c'est qu'il est manipulé. Alors, Monsieur Lacerte....un jour il va falloir regrouper les forces vives pour soulever l'ampleur de cette supercherie.

Anonyme a dit…

Ce n'est plus un mystère depuis que l'émission "Une heure sur terre" nous a si bien informés!

Les imbéciles heureux (malheureux) c'est pas eux, c'est nous! Avant on l'ignorait, maintenant on le sait...

J'ai de plus en plus l'impression que tous les immigrants sont mieux servis au Québec que les Québécois eux-mêmes! Je ne crois plus du tout dans nos dirigeants, ni au Québec, ni au Canada!

Pour tout dire, je suis dégoûtée! Et tant qu'à moi, la fin du monde peut bien arriver en 2012. C'est tout ce que l'humanité mériterait..

Mariclaude Ouimet a dit…

'' Je vois une question dans vos yeux. « Que voulez-vous que nous fassions? » me demandez­-vous. Je vous demande simplement de savoir prendre des risques et de vous tenir debout." (Harvey)''

Qui ne risque rien n'a rien !!!!

C'est le problème fondamental à Outremont en particulier et le problème du québécois en général: on ne sait pas se tenir debout ! Tant du côté des autorités municipales (majorité Union Montréal) élues par le vote hassidique que par les résidents mécontents. Tellement plus facile de gueuler dans sa cuisine que de sortir !

Vous dénoncez M.Lacerte et vous avez derrière vous plusieurs anonymes mais ces derniers vont-ils gueuler au Conseil à chaque
moi ? Ces anonymes portent-ils plainte chaque fois qu'ils sont témoin d'injustices ? Ces anonymes restent-ils seulement devant leur ordinateur pour dénoncer leur mécontentement sur votre blog ?

Je peux me tromper mais à ma connaissance, nous avons tous et toutes un nom ! Le bafouer sous le couvert d'anonymat, c'est se renier en tant que personne !

Gueuler sur un blog de façon anonyme, c'est comme gueuler dans nos partys de cuisine: ça passe pas la porte !

Si on veut que ça change, il faut sortir nos nos cuisines !

Ceci dit, M. Lacerte, vous avez toute mon admiration !