mercredi 4 avril 2012

LA MÉMOIRE DES NOMS OU L'AMNÉSIE DE MARIE


« S’il y avait des excuses à demander à la communauté hassidique, je ne saurais exactement à qui m’adresser [puisque] je ne connais pas les leaders [par leur] nom. »


Voilà la réponse aussi invraisemblable que déjantée que Marie Cinq-Mars a donnée à un citoyen qui, lors de la séance du conseil de lundi soir dernier, voulait savoir si la mairesse allait demander aux dirigeants de la communauté hassidique de formuler des excuses pour l’agression du 8 mars dernier contre la conseillère indépendante Céline Forget. La pauvre mairesse ne sait plus comment s’y prendre pour faire croire au bon peuple qu’elle ne mange pas dans leur main.
Ça fait douze ans que Cinq-Mars est une élue d’Outremont, qu’elle fraye avec les principaux dirigeants hassidiques et leur concocte de beaux accommodements sur mesure. Et elle a le toupet de dire devant une salle pleine de citoyens qu’elle ne connaît pas les leaders de la secte hassidique par leur nom? C’est probablement parce qu’elle a l’habitude de les appeler par leur « petit » nom.

Depuis de nombreuses années, ils ne se comptent pourtant que sur trois doigts d’une main. À Outremont, la Sainte Trinité ultraorthodoxe est composée de Michael Rosenberg, Alex Werzberger et Mayer Feig. Ce n’est pourtant pas sorcier.

Qu’elle le veuille ou non, Marie n’a pas le choix de connaître Michael.

1) Elle était déjà en poste à l’arrondissement lorsque le tout puissant dirigeant hassidique a imposé la loi de l’erouv à Outremont après avoir poursuivi la Ville devant les tribunaux.

2) Michael Rosenberg a également siégé pendant des années à la tristement célèbre commission consultative permanente d’Outremont sur les relations intercommunautaires. Cliquer ICI pour prendre connaissance de son dossier de destitution)

3) Comment la mairesse aurait-elle pu oublier que c’est le même hassidim-in-chief qui avait invité le directeur de l’arrondissement Pierre Chapuis, le conseiller Louis Moffatt, un lieutenant de police, le directeur de la Sécurité publique et bien d’autres à aller faire une belle virée de deux jours à New York. Il leur avait même payé la traite en les conviant à son hôtel new-yorkais 4 étoiles.

Werzberger, lui, ne pèse peut-être pas aussi lourd que Rosenberg, mais il a toujours su travailler très fort dans les coins d’ombre.

1) C’est lui qui se vante des « deals » de tolérance négociés avec la mairesse et l’arrondissement.

2) Souvent convié à l’ex commission sur les relations intercommunautaires, il dressait, avec son coreligionnaire Rosenberg, la liste d’épicerie des demandes de passe-droits exigées pour les activités ultrareligieuses de la secte.

3) Grâce à l’appui de Marie Cinq-Mars, le dirigeant et lobbyiste hassidique siège depuis dix ans au Comité consultatif d'urbanisme (CCU) d’Outremont. (Cliquer ICI pour consulter son dossier de destitution). Jusqu’à tout récemment, Cinq-Mars présidait le CCU et y rencontrait inévitablement ce Werzberger qu’elle donne tout à coup l’impression de ne plus vouloir connaître.

Quant à Feig, il est l’émissaire et le chargé de mission des deux autres. Il a ses entrées au bureau de la mairesse après les heures d’ouverture de l’hôtel de ville. C’est lui qu’on dépêche aux assemblées du conseil lorsqu’il faut souiller la réputation d’une conseillère indépendante qui ne s’en laisse pas imposer, même à 40 contre 1. C’est encore lui qu’on charge de dénigrer un blogueur qui dérange la tradition d’impunité que les nababs hassidiques croyaient détenir par droits acquis ou… divins.

C’était du grand guignol d’entendre Cinq-Mars dans la salle du conseil demander à Mayer Feig s’il comprenait le français. Elle voit Mayer depuis plus longtemps que celui-ci ne connaît ses propres sept enfants. Elle sait aussi bien que moi qu’il ne peut baragouiner un traître mot de français. D’ailleurs, au cours de cette même soirée, alors qu’un ex-candidat à la mairie d’Outremont posait au micro une question sur la gare de triage, Mayer, assis tout près de moi, m’a demandé si le gars était en train de parler de la fête du Pourim. Pardon?

Lors de cette soirée, les citoyens présents ont pu mesurer l’authenticité de l’acte de contrition qu’a prononcé M. Feig. Lui que l’on voit en train de diriger ses troupes dans les vidéos mis en ligne (photo ci-contre) prétend déplorer le « very unfortunate incident » qu’a subi la conseillère Céline Forget aux mains de ses coreligionnaires.

Après avoir reconnu que ses ouailles avaient utilisé des mots inappropriés à l’encontre de Mme Forget, le naturel est vite revenu au galop. Feig s’est empressé de donner la charge à fond de train contre la conseillère Forget. Il fallait entendre le commentaire grossier et dégradant qu'il a émis en apercevant Mme Forget sortir de la salle de toilette pendant l'assemblée. Mépris des femmes, vous dites?

Les dirigeants de la secte n'ont jamais digéré que Mme Forget ait réclamé et obtenu la fermeture d'une synagogue illégalement établie sous le logement qu’elle habitait.

Au cours des 14 dernières années, des fier-à-bras de la secte l'ont harcelée, menacée de mort, vandalisée à répétition et poursuivie abusivement devant les tribunaux à au moins trois reprises.

Les autorités municipales n’ont jamais levé le petit doigt à la suite de toutes ces exactions. Les autorités policières sont restées cantonnées au Dunkin Donuts. Il aura fallu que les hassidim s’auto incriminent en plaçant leurs propres méfaits en ligne pour que la société civile comprenne enfin l’abjection de la situation et son caractère intolérable.
Pas en reste, les dirigeants hassidiques n'ont jamais sonné la fin de la récréation pour leurs délinquants. Au contraire. Devant deux citoyens qui étaient membres de la fameuse commission sur les relations intercommunautaires, un de ces dirigeants hassidiques a même eu l’audace de dire qu’en ce qui le concerne, Céline Forget n’avait même pas ce qu’elle méritait.

Et on s’étonne à la mairie que la pression monte?
Cliquer ICI pour entendre l'entrevue que Céline Forget a accordée à Benoît Dutrizac sur les débordements de la séance du conseil.
Dans les beaux Pays d'en Haut aussi, les ultrareligieux sont à couteau tiré avec les autorités laïques et les citoyens. Pourtant, c'est bizarre, là-bas, il n’y a pas de Forget pour les harceler, ni de Lacerte pour les intimider. Sans ces deux-là, ça se peut quasiment pas que le diable soit aux vaches. Et pourtant...

Avez-vous lu, cette semaine, l'article de La Presse sur la guérilla juridique menée par les hassidim contre la municipalité de Boisbriand? C'est absolument révoltant.

Au lieu de retourner s’empiffrer au Wolf & Lamb Steakhouse au coin de la 5e Avenue et la 48e Rue, la gang à Cinq-Mars devrait plutôt s’offrir une petite virée de reconnaissance à Boisbriand, en passant par Val-Morin qui en a drôlement bavée, elle aussi.

Cinq-Mars et Moffatt verraient à quoi ça ressemble des élus qui se tiennent debout devant une petite clique asociale qui veut faire sa loi et marcher impunément sur la tête de tout le monde.

Comme me le disait un vieux chum pas plus tard qu’hier : « Ce n’est pas un comité pour négocier les lois avec les sectes dont on aurait besoin. C’est un comité Outremont-Boisbriand que ça nous prendrait pour trouver des moyens efficaces pour mettre au pas les dirigeants hassidiques délinquants et les forcer à respecter les lois comme tout le monde ».

Maudite bonne idée! Invitons donc les maires de Boisbriand et de Val-Morin dans le cadre d’un colloque public pour discuter de la cohabitation et de la non-cohabitation avec les sectes hassidiques. Tant qu'à y être, on pourrait aussi convier les maires de Saint-Adolphe d'Howard, de Sainte-Adèle et de plein d'autres petites municipalités aux prises avec le même problème avec des fanatiques religieux.

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